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20 mars 2016

Le métier de caricaturiste : la passion de la provocation


Ses illustrations parsèment les pages de nombreux journaux à Lomé. Les fidèles lecteurs de la presse satirique togolaise le connaissent surement. Il s’agit du caricaturiste Kokouvi Dodzivi ANTHONY alias Dod-zi qui a accepté avec plaisir de nous parler de son métier.

A.A : Comment définissez-vous le métier de caricaturiste ?
D.A : Il s’agit d’abord d’une profession de dessinateur qui consiste à exagérer dans les traits et c’est justement cette exagération que l’on appelle la caricature.

A.A : Quelles sont les qualités requises pour devenir caricaturiste ?
D.A : Il faut savoir dessiner et maitriser les différents styles de dessin. Il faut également savoir faire un portrait ou un dessin réaliste. Ensuite, le dessinateur s’efforcera de déformer les traits de la personne dessinée pour donner une certaine allure humoristique à l’image. Des pavillons décollés et des fronts dégagés seront plus mis en exergue.

A.A : Pensez-vous que le caricaturiste occupe une place dans la société de l’information ?
D.A : Bien sur! Une caricature est une information. On dit souvent qu’un beau dessin vaut mieux qu’un long discours. Un simple dessin avec une petite phrase peut transmettre beaucoup de messages. La caricature fait donc partie du monde médiatique et de l’univers de la communication.

A.A : Quelles sont les difficultés liées à ce métier ?
D.A : Au Togo, vivre de cet art est difficile. Se différencier des autres par un style particulier n’est pas si facile mais c’est seulement à ce prix qu’on peut vivre de cet art. L’autre difficulté relève de l’inspiration et de l’imagination : c’est le souffle du caricaturiste. Quand elle manque, vous vous essoufflez.

A.A : Avec l’attentat contre le journal Charlie Hebdo, ne pensez-vous pas que les caricaturistes sont en danger ?
D.A : Evidemment ! Mais je pense que cela dépend du milieu. C’est vrai qu’actuellement, le terrorisme essaie de s’étendre et  de s’imposer mais ici au Togo, les esprits sont si absorbés par la politique que je pense que l’islam fanatique n’a pas encore trouvé de place.

A.A : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent embrasser cette carrière ?
D.A : Je leur demande beaucoup de courage parce que j’ai commencé dès le bas-âge. C’est depuis l’école primaire que je m’évertuais à perfectionner mes dessins et je m’essayais à tous les styles. Aujourd’hui, je suis caricaturiste mais je fais aussi d’autres types de dessins. Je demande donc à ces jeunes du courage, de la patience et de la persévérance.

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