<<Un beau dessin
vaut mieux qu’un long discours>> dit-on souvent. Que serait une belle
maison sans un seul tableau qui vous accroche et vous communique des
émotions ? Et c’est justement dans la perspective de valorisation de cet
art particulier qu’est le dessin ou la peinture que s’est inscrite l’initiative
du festival dénommé <<Mine de crayon>>. Le directeur du festival,
Modeste Fafamé TEKO nous expose les motivations de cet évènement.
A.A : Le Festival
<<Mine de crayon>>, de quoi s’agit-il concrètement ?
M.T : C’est un label qui
veut promouvoir le dessin sous toutes ses formes en l’occurrence le dessin de
presse, le dessin classique et le graffiti. Il s’agit d’un créneau qui regroupe
les professionnels de dessin et des amateurs passionnés de dessin ; nous
donnons aux professionnels des performances pour leur permettre d’améliorer
leurs techniques de dessin et nous éveillons chez les amateurs ce génie
créateur qui sommeille et qui doit s’affirmer à travers de belles créations.
A.A : Ce festival
est à sa 6eme édition. Quel bilan dressez-vous des six années passées ?
M.T : Nous dressons un bilan
positif puisque pendant les six années, nous avons eu à travailler avec des
jeunes qui, au fil des années, ont amélioré leurs techniques. Certains d’entre
eux ont réussi grâce à ce festival à décrocher des contrats à l’international.
Ce festival nous a permis d’inviter des professionnels de dessin de la Cote d’Ivoire
(magazine GBICH), du Bénin et surtout un célèbre dessinateur de Charlie Hebdo
qui était venu nous honorer de sa présence quelques mois avant l’attentat. Les
professionnels de dessin que nous avons eu à former retrouvent plus d’ardeur
dans leurs créations. Certains sont recrutés par les entreprises de presse
écrite ; d’autres ont acquis la technique de l’enseignement et sont
devenus professeurs de dessin. Nous avons également réussi à délocaliser le
festival à l’intérieur du pays depuis l’année dernière.
A.A : Vous avez
aussi rencontré des difficultés au cours de ces six ans ?
M.T : Evidemment ! Il
n’y a jamais de chantier plat sans embuches ni collines. Il y’a toujours des
difficultés et c’est le fait de les surmonter qui nous fait grandir. La
principale difficulté relève du financement. Le dessin parait parfois si
insignifiant que beaucoup n’imaginent pas l’importance des moyens à mobiliser
pour le matériel, pour motiver les moniteurs à partager leurs expériences avec
les autres et surtout inviter les étrangers à assister au festival. Malgré
toutes ces difficultés, Dieu étant lui-même artiste et aimant tout ce qui est
beau, nous a aidés à trouver des solutions.
A.A : Un arbre,
une vie, une planète. Qu’est-ce qui justifie le choix de ce thème ?
M.T : Nous avons choisi ce
thème pour rappeler à tous la nécessité de prendre conscience de la part de nos
actions dans le réchauffement climatique. Certes, on en parle assez mais nous
voulons aussi passer par les illustrations pour interpeller plus vivement. La
peinture n’est pas seulement destinée à illustrer des belles femmes aux
silhouettes séduisantes. Il y’a aujourd’hui d’autres réalités auxquelles le
dessinateur doit s’intéresser pour conscientiser le public. Notre objectif est
d’orienter les artistes vers ces sources pour qu’ils y puisent leurs inspirations
pour éveiller les populations.
A.A : Pensez-vous
donc que l’artiste dispose d’une capacité d’influence qu’il peut utiliser pour
inciter à la protection de l’environnement ?
M.T : Absolument !
N’est pas artiste qui veut ! Est artiste celui qui peut impacter son
public. On est artiste que lorsqu’on a un public derrière soi qui apprécie
positivement ou négativement vos œuvres. L’œuvre artistique vise avant tout à
transmettre un message. Un tableau est toujours destiné à transmettre une joie,
une douleur ou une colère.
A.A : Quelles
ambitions nourrissez-vous pour ce festival ?
M.T : Qu’il grandisse !
Que ce festival devienne une référence dans la sous-région et sur le continent
à l’instar du festival d’Angoulême en France qui enregistre des milliers de
participants. Certes, nous n’avons pas d’école d’art au Togo mais le pays
regorge de talents qui doivent s’exprimer et se frotter aux réalités des
autres. Nous avons des artistes talentueux comme feu Paul Ahyi, Cham Wofa,
Kossi Assou, Jimmy Hope et que sais-je encore ? Mon rêve est de réunir
tous ces pionniers qui font la fierté de notre pays dans ce festival pour
transmettre leurs savoirs à la jeune
pépinière.
Le Ministre de la Culture Guy Madzé LORENZO visitant les expositions |
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