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20 mars 2016

Festival Mine de Crayon : l’art au bout des doigts





<<Un beau dessin vaut mieux qu’un long discours>> dit-on souvent. Que serait une belle maison sans un seul tableau qui vous accroche et vous communique des émotions ? Et c’est justement dans la perspective de valorisation de cet art particulier qu’est le dessin ou la peinture que s’est inscrite l’initiative du festival dénommé <<Mine de crayon>>. Le directeur du festival, Modeste Fafamé TEKO nous expose les motivations de cet évènement.


A.A : Le Festival <<Mine de crayon>>, de quoi s’agit-il concrètement ?
M.T : C’est un label qui veut promouvoir le dessin sous toutes ses formes en l’occurrence le dessin de presse, le dessin classique et le graffiti. Il s’agit d’un créneau qui regroupe les professionnels de dessin et des amateurs passionnés de dessin ; nous donnons aux professionnels des performances pour leur permettre d’améliorer leurs techniques de dessin et nous éveillons chez les amateurs ce génie créateur qui sommeille et qui doit s’affirmer à travers de belles créations.

A.A : Ce festival est à sa 6eme édition. Quel bilan dressez-vous des six années passées ?
M.T : Nous dressons un bilan positif puisque pendant les six années, nous avons eu à travailler avec des jeunes qui, au fil des années, ont amélioré leurs techniques. Certains d’entre eux ont réussi grâce à ce festival à décrocher des contrats à l’international. Ce festival nous a permis d’inviter des professionnels de dessin de la Cote d’Ivoire (magazine GBICH), du Bénin et surtout un célèbre dessinateur de Charlie Hebdo qui était venu nous honorer de sa présence quelques mois avant l’attentat. Les professionnels de dessin que nous avons eu à former retrouvent plus d’ardeur dans leurs créations. Certains sont recrutés par les entreprises de presse écrite ; d’autres ont acquis la technique de l’enseignement et sont devenus professeurs de dessin. Nous avons également réussi à délocaliser le festival à l’intérieur du pays depuis l’année dernière.

A.A : Vous avez aussi rencontré des difficultés au cours de ces six ans ?
M.T : Evidemment ! Il n’y a jamais de chantier plat sans embuches ni collines. Il y’a toujours des difficultés et c’est le fait de les surmonter qui nous fait grandir. La principale difficulté relève du financement. Le dessin parait parfois si insignifiant que beaucoup n’imaginent pas l’importance des moyens à mobiliser pour le matériel, pour motiver les moniteurs à partager leurs expériences avec les autres et surtout inviter les étrangers à assister au festival. Malgré toutes ces difficultés, Dieu étant lui-même artiste et aimant tout ce qui est beau, nous a aidés à trouver des solutions.

A.A : Un arbre, une vie, une planète. Qu’est-ce qui justifie le choix de ce thème ?
M.T : Nous avons choisi ce thème pour rappeler à tous la nécessité de prendre conscience de la part de nos actions dans le réchauffement climatique. Certes, on en parle assez mais nous voulons aussi passer par les illustrations pour interpeller plus vivement. La peinture n’est pas seulement destinée à illustrer des belles femmes aux silhouettes séduisantes. Il y’a aujourd’hui d’autres réalités auxquelles le dessinateur doit s’intéresser pour conscientiser le public. Notre objectif est d’orienter les artistes vers ces sources pour qu’ils y puisent leurs inspirations pour éveiller les populations.

A.A : Pensez-vous donc que l’artiste dispose d’une capacité d’influence qu’il peut utiliser pour inciter à la protection de l’environnement ?
M.T : Absolument ! N’est pas artiste qui veut ! Est artiste celui qui peut impacter son public. On est artiste que lorsqu’on a un public derrière soi qui apprécie positivement ou négativement vos œuvres. L’œuvre artistique vise avant tout à transmettre un message. Un tableau est toujours destiné à transmettre une joie, une douleur ou une colère.

A.A : Quelles ambitions nourrissez-vous pour ce festival ?
M.T : Qu’il grandisse ! Que ce festival devienne une référence dans la sous-région et sur le continent à l’instar du festival d’Angoulême en France qui enregistre des milliers de participants. Certes, nous n’avons pas d’école d’art au Togo mais le pays regorge de talents qui doivent s’exprimer et se frotter aux réalités des autres. Nous avons des artistes talentueux comme feu Paul Ahyi, Cham Wofa, Kossi Assou, Jimmy Hope et que sais-je encore ? Mon rêve est de réunir tous ces pionniers qui font la fierté de notre pays dans ce festival pour transmettre  leurs savoirs à la jeune pépinière.

Le Ministre de la Culture Guy Madzé LORENZO visitant les expositions
  

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