Après le choc pétrolier du milieu des années 80, le secteur traverse la plus grande crise de son histoire avec la chute des prix. Le bonheur des consommateurs contraste avec le mécontentement et l’anxiété des compagnies. Décidément, l’époque du pétrole moins cher ne fait que commencer……
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INTERNET)
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La légère hausse des cours du
pétrole dans le courant du mois d’avril 2015 avait été un grand signe d’espoir.
Cependant, quelques mois plus tard, les automobilistes européens réalisent
qu’il ne s’agissait que d’un mirage : pour la première fois depuis juillet
2009, le gazole est passé sous la barre symbolique d’un euro. Face à cette
chute libre, les sentiments ne sont pas partagés : nouvelle salutaire et
avantageuse pour certains, surprise et mauvais présage pour d’autres.
D’importantes transformations économiques
et géopolitiques ont courbé les cours
Dans un monde ou la surproduction
d’or noir prend plus d’ampleur, l’excès d’offre ne tient plus compte d’une
demande devenue saturée qui recule. Chaque jour, des millions d’autres barils
viennent en effet grossir le marché provenant de sources diverses comme des
nouveaux projets pharaoniques lancés par les grandes compagnies pétrolières ou
encore de la surabondance du pétrole libyen et saoudien. De plus, contre toute
attente, la signature de l’accord sur le nucléaire le 14 juillet dernier a
anticipé le retour de l’Iran sur la scène internationale avec un brut
supplémentaire après la levée des sanctions.
L’autre circonstance qui influe sur la baisse
des prix est l’exportation du brut américain approuvé désormais par le Congrès.
Toutes ces offres viennent se heurter à une demande haletante avec
l’affaiblissement de l’économie chinoise consacrée par les dévaluations du
yuan. Certains voient également dans la décision de l’OPEP (Organisation des
Pays Exportateurs de Pétrole) du 4 décembre de ne plus fixer de limite à la
production une cause indéniable qui a précipité brusquement la régression des
cours. La récente remontée du dollar n’est pas pour arranger la situation.
Une aubaine pour les
consommateurs
Quoi de plus intéressant qu’un
carburant moins cher à la pompe ? Les différents acteurs de l’économie ne
tarderont pas à ressentir les effets bénéfiques du recul du prix du pétrole.
Dans les ménages, ou l’inflation se réduit et le pouvoir d’achat se stabilise
faute d’augmenter (ce n’est pas le cas dans tous les pays), les familles
envisagent réinvestir les économies dans d’autres produits de consommation.
Avec une
éventuelle<<croissance économique>>, le budget de l’Etat va
enregistrer d’importantes rentrées fiscales à l’exemple de la TVA et des Impôts
sur les Revenus des Personnes et des Sociétés. Beaucoup d’entreprises
énergivores en profiteront aussi pour se reconstituer une marge financière en
vue d’affronter de possibles récessions. Les moins chanceux sont les
transporteurs routiers qui seront obligés de revoir à la baisse le prix de
leurs services.
Un avenir sombre pour
la filière pétrolière ?
Les récentes dégringolades ont
secoué vivement les pays exportateurs. Pour la plupart, la survie passerait par
un plan d’austérité économique avec des licenciements et des reports de
projets. L’Algérie et le Venezuela dont l’or noir constitue une part inestimable
du budget ont ainsi gelé de nombreux programmes d’investissements. C’est le
coup de grâce asséné à la Russie déjà étouffée par les sanctions contre
l’invasion en Ukraine. D’autres pays comme le Koweït peuvent compter sur leurs
bénéfices antérieurs internes pour supporter le choc.
Pour concurrencer le schiste
américain et maintenir sa position suprême face à l’Iran qui signe son grand retour
(on se demande si ce dernier pourra se faire la santé financière escomptée avec
un pétrole bas). Déçus par la chute des cours de bourse et des valeurs
boursières, beaucoup rechignent à investir dans le secteur pétrolier qui
<<ne semble plus prometteur>>. Signe précurseur d’un avenir
angoissant pour la filière quand on sait que les prix demeureront modérés
durant de nombreuses années.
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