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08 mars 2016

8 mars, Journée internationale des droits de la femme : Fière d’être femme ?



« Planète 50-50 d’ici 2030, franchissons le pas pour l’égalité des sexes » : c’est le thème retenu pour la célébration de la Journée Internationale de la femme 2016. Les différents évènements qui ont marqué cette journée ont été l’occasion de mettre un accent particulier sur les moyens de planifier l’agenda de 2030 afin d’atteindre les objectifs de développement durable surtout dans le cadre des droits de la femme. Aux quatre coins du monde, la mobilisation n’a pas été des moindres. Caravanes, marches silencieuses, festivités, manifestations artistiques et culturelles, discours, ateliers de formation, conférences-débats… le menu était alléchant. Cependant, combien de femmes se sentent vraiment concernées ? Que comprennent-elles de cette journée ? Cette journée qui avait à l’origine une connotation militante, ne prend t-elle finalement pas un tournant commercial et trop festif ? Ce qui évident est que la lutte est loin d’être terminée ; d’ailleurs c’est maintenant qu’elle commence...




Égalité des sexes, autonomisation des femmes, épanouissement des femmes, lutte contre les violences faites aux femmes : autant de thèmes qui ont marqué la Journée internationale de la femme aucours des années précédentes. De ces thèmes en faveur des droits des femmes et des manifestations qui y étaient liées, que peut-on retenir de concret, quel bilan dresser ? Ce sont là, les questions essentielles que devront se poser les institutions internationales et les acteurs privés qui luttent pour les droits des femmes. La question des droits des femmes s’arrête t-elle au 08 mars ? Un 1/365 jours ne suffira pas à mener cette lutte et à clore le débat.

Femmes, debout !
La femme est sans aucun doute le sexe le plus stéréotypé. Victime des normes sociales, des préjugés sociaux basés sur le sexe, des inégalités et injustices sous toutes les formes, des considérations sexistes, des représentations négatives de tous genres, elle se retrouve à l’étroit dans un monde où chaque être humain est appelé à vivre en liberté. Cependant, c’est en elle que se forme le noyau de l’humanité ; elle est la matrice même car « éduquer un homme, c’est éduquer un individu mais éduquer une femme, c’est éduquer une nation ».  Et cela, elles l’ont vite compris. Alors, repues mais pas rompues, elles se sont mobilisées pour faire entendre leurs voix dans un contexte où l’oppression et la non-considération des femmes avaient droit de cité. Des femmes ordinaires ont posé des actes extraordinaires : elles ont bousculé les comportements, brisé les barrières, poussé l’audace jusqu’à l’extrême… oui, elles ont mené des combats acharnés pour revendiquer leur liberté et, le résultat est là : la Journée Internationale des droits des femmes.
Les luttes féministes ont été les éléments déclencheurs de l’institutionnalisation de cette journée, fruit des efforts déployés par de braves femmes des décennies auparavant. Ces autres femmes, qui aujourd’hui exhibent des pagnes, des banderoles, des pancartes sur les rues, que savent-elles de ces figures féminines qui ont marqué l’histoire ? Eh oui, il n’y a pas que les hommes qui ont marqué l’histoire. La réalisation des droits des femmes et leur pleine participation au processus de développement politique et économique ne s’arrêtent pas à la mondialisation d’une journée par an. Certes, des progrès remarquables ont été réalisés depuis 1977, l’année de l’institutionnalisation de cette journée. Mais beaucoup d’efforts restent à faire pour l’avènement d’un monde où l’égalité des sexes ne sera plus ni un rêve fantasque, ni une utopie. Comment y parvenir dans 14 ans en regroupant les initiatives des Nations Unies, des gouvernements, de la société civile et du secteur privé ? Parvenir à la parité homme-femme à l’horizon 2030, c’est faire le bilan des victoires et échecs passés, analyser les défis à relever et examiner les perspectives d’avenir. Moins de discours et beaucoup d’actes concrets : ce doit être la nouvelle politique dans le cadre de la réalisation des objectifs de développement durable.



La Charte des Nations Unies, adoptée en 1945, a été le premier instrument international à établir le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes. C’est ainsi que l’Organisation des Nations Unies œuvre dans le but d’améliorer les conditions de vie des femmes dans le monde en mettant en place des normes internationales, des programmes et des objectifs à atteindre. Ainsi, favoriser la participation des femmes en tant que partenaires égales des hommes, c’est relever les défis socioéconomiques et politiques du monde. Aujourd’hui, il est plus qu’évident qu’aucune solution durable aux problèmes les plus pressants de la société ne peut connaître un aboutissement correct sans l’implication des femmes en tant qu’acteurs clés de développement. Faire de cette journée militante une opportunité d'affaires, ne serait-ce pas manquer de respect à la mémoire de ces vaillantes femmes qui ont obtenu à la sueur de leurs fronts et par leur sang versé ce semblant de liberté dont nous jouissons aujourd'hui? C’est pourquoi, Femmes du monde, bousculez les mentalités pour provoquer et obtenir le changement entamé depuis au moins 90 ans. Vous avez la responsabilité d’œuvrer pour l’égalité, la justice, la paix et le développement mondial. En êtes-vous vraiment conscientes ?

Pour moi, le 08 mars…


Adjo, 18 ans, élève : « ça ne signifie pour moi rien de particulier. Ce  n’est pas non plus un jour férié, alors c’est un jour tout comme les autres. »

Elom, 25 ans, étudiante : « J’aurais aimé qu’on donne à cette journée une plus grande valeur pour attirer l’attention des gens, surtout des femmes elles-mêmes. Pourquoi ne pas en faire un jour férié et organiser une grande campagne de sensibilisation aux droits des femmes ? Ça sera tellement cool. »

Akofa, 30 ans, commerçante : « Pour moi, c’est une journée de réflexion et de méditation. Je me demande, en tant que femme, ce que je fais concrètement pour imposer le respect des autres et imposer mes droits. Ça m’arrive de prendre certaines résolutions … »

Aïda, 28 ans, femme au foyer : « Je ne sais pas vraiment ce que c’est. Nous qui n’avons pas été à l’école,  on ne connait pas ces choses-là. Il faut nous expliquer comme ça on se sentira impliqué aussi. »

Mme Kouméalo, 39 ans, couturière : « Journée internationale de la femme ? Ça ne me pas grand-chose, j’ai trop de soucis pour m’occuper de ces genres de fêtes. D’ailleurs les femmes instruites le fêtent à notre place. »

Mme Elkana, 47 ans, fonctionnaire : « La plupart du temps, on se retrouve entre femmes et on fait des manifestations diverses. Personnellement je trouve que c’est insuffisant. Mais, que peut-on faire d’autre ? Des projets personnels ou ONG par exemple ? Tout cela est question d’argent et de temps sans parler de ceux qui s’y opposeront. C’est vraiment compliqué... (rires) »

Da Vicky, 58 ans, vendeuse de noix de coco : « Ah bon ? C’est pourquoi toutes ces femmes en uniforme ? De toutes les façons, nous autres on va mourir bientôt donc cette histoire c’est pour les plus jeunes. D’ailleurs, la femme a perdu aujourd’hui sa dignité et sa valeur. Je crains que quelque chose de positif sorte de toutes ces journées mondiales-là. Le monde même est à l’envers. »

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