J-5… Elle approche à
grands pas, cette fameuse fête qui met la couleur rouge à l’honneur sur nos
chemins, dans nos marchés, dans nos villes. Tout et tous en rouge et
blanc : voilà à peu près le slogan qui caractérise la journée du 14
Février. Déjà au 1er Février, on en parle et l’imagination est mise
à rude épreuve : à qui mieux la préparer pour mieux la fêter. Cependant, il
n’y a malheureusement pas que les victimes de Cupidon qui guettent avec
impatience le jour du 14 Février décomptant fiévreusement les jours du
calendrier. La Saint Valentin est devenue depuis peu une date très importante
dans l’agenda de bien des commerçants à l’instar de Noël, de Pâques et bien d’autres.
Qu’en est-il exactement de cette fête ? Ou plutôt qu’est-elle devenue ?
Notre dossier de ce mois ne peut se pencher sur un sujet plus alléchant.
Mois
le plus court de l’année, il n’est pourtant pas celui qui passe inaperçu.
Février s’est fait célèbre et pas pour une piètre raison. Il se « coupe »
littéralement en deux, tel un pain ou un gâteau, pour offrir … l’amour. Eh oui !
Il y a l’amour dans l’air, comme diraient certains. D’ailleurs, on ne peut faire
semblant de l’ignorer. Dans nos marchés, on en prend plein la vue. Des slips qu’on
exhibe sous vos nez aux chaussures toutes formes et pointures confondues, vous
risquez d’être aveuglés par la couleur rouge. Le rouge, symbole de l’amour-passion,
représente valablement la passion et l’engouement que suscite la journée du 14
février. A l’origine, la Saint Valentin était beaucoup plus qu’une simple fête ;
c’est le symbole d’une culture et d’une tradition auxquelles ceux qui la
dénaturalisent aujourd’hui sont totalement étrangers. La plupart des rites et
cérémonies en rapport avec elle ayant disparu, l’histoire de l’origine même ayant
été fortement altérée et le sens lui aussi détourné, il n’en demeure pas moins
que celle-ci est devenue une fête purement commerciale. C’est devenue une
occasion de déverser sur nos marchés de jolies petites gâteries et autres
accessoires pour extraire des poches quelques sous. Ce n’est pas un événement
nouveau, cependant. Désormais, l’amour et les profits commerciaux ne font plus
qu’un, ils marchent de pair. Cette complicité affective est contagieuse. Comme
quoi, les jeunes se laissent prendre au piège par cette folie amoureuse qui bouleverse
les esprits et secouent les cœurs à l’approche du 14 février.
La
Saint Valentin s’est popularisée dans le monde, et surtout en Afrique faisant
penser à une vague d’occidentalisation dans laquelle presque tous les pays africains
se laissent amoureusement emballer. La jeunesse africaine se sentant
principalement concernée, est toujours enfiévrée par cette fête qui prend
aujourd’hui toutes les connotations. Occasion de déclarer une quelconque « flamme d’amour»
ou d’extorquer un « oui » par le biais d’un cadeau offert, tous les
moyens sont permis pour atteindre ses fins. Longtemps réservée aux personnes
mariées ou aux couples matures, la Saint Valentin n’est désormais plus
uniquement l’affaire des « gens confirmés » ; les adolescents et
les très jeunes s’invitent aujourd’hui à la danse. Place aux flirts, aux
amourettes et à d’autres choses qui ne disent pas leurs noms. Dépravation des mœurs
au chapitre et les feuilletons brésiliens aidant, ils se trémoussent et se font
violence pour s’exprimer un amour même pas embryonnaire. La plupart d’entre eux
ignorant jusque d’où elle vient, cette fameuse Saint Valentin. Pourtant, les
adolescents surtout se sont appropriés cette fête à qui mieux la préparer, à
qui mieux l’immortaliser. Et, en voulant donner un sens à une fête dont ils
ignorent l’essence, ils en viennent parfois à se coller des désagréments
auxquels hélas ! ils ne sont pas préparés. De même, les personnes mariées
sentent de leur côté le besoin de revivre une période révolue de leur jeunesse
en jetant leur dévolu sur leurs amants ou amantes plutôt que sur leurs
conjoints ; et, bonjour les déboires amoureux !
Saint
Valentin : patron de l’amour ou du commerce ? Quoi qu’il en soit, il
n’en demeure pas moins que la Saint Valentin est devenue ce que nous en avons
fait. Finalement, chacun y trouve son compte. Si on unifiait toutes les énergies
positives qui se dégagent en cette seule journée, elles anéantiraient à coup
sûr une bonne partie des malheurs de notre monde, pour ne pas dire la totalité.
Alors, et si on célébrait l’amour tous les jours ?
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