Après Jean XXIII et Jean Paul II, c’est au tour du Pape François de reposer la question écologique. L’encyclique <<Laudato Si>> refuse de se confiner dans le cadre étroit d’une religion et se veut le porte-flambeau des aspirations de toute une planète.
Puisque Ses fidèles font partie
des habitants de la Terre, l’Eglise ne doit plus se sentir en marge des
bouleversements climatiques qui mouvementent la planète. Fort de ce constat, le
Pape François trempe sa plume dans l’encre pour compatir a la douleur de Dame
Nature et dénoncer les dégâts causés par l’utilisation irresponsable et abusive
des ressources naturelles.
Ingratitude
notoire
L’être humain, qui selon la
Bible, a été façonné avec de l’argile provenant de la Terre ne peut jamais
survivre isolé des éléments de la biodiversité planétaire. Alors que ses
cellules sont revigorées et restaurées par l’eau, l’air lui procure le souffle nécessaire
et les plantes et animaux constituent l’essentiel de sa nourriture.
Imbus d’eux-mêmes, confondant propriété
et domination et en toute ingratitude, les hommes ont toujours pensé qu’ils étaient
autorisés à exploiter la Terre a satiété. Le Souverain Pontife remarque avec
amertume que le << bon coin de paradis>> d’autrefois a cédé sa
place à un immense dépotoir qui ne fait plus de distinction entre océans et
continents. Tandis que les fonds marins regorgent de tas d’immondices qui étouffent
de nombreuses espèces animales, il se développe dans les villes une
<<culture du déchet>>. Le danger que représente certaines ordures
surtout radioactives ou toxiques ne suffiront jamais pour dissuader l’humanité
dans sa course folle. Dans leur lutte de survie, beaucoup d’espèces aquatiques
doivent se confronter à la croissance anarchique des algues stimulée par le déversement
dans les fleuves et mers des détergents et autres produits chimiques.
Une
planète qui gémit
A l’exemple d’un cœur meurtri par
la violence, l’encyclique classe la planète parmi les pauvres les plus maltraités.
Essoufflée, elle exprime avec agressivité son malaise. L’élévation alarmante du
niveau de la mer crée aujourd’hui des situations préoccupantes d’une extrême
gravite puisque le quart de la population mondiale vit dans des zones côtières.
Les pluies acides découlant des rejets nocifs des industries ont réduit des forêts
en paysages de <<nature-morte>> ou seuls les troncs d’arbres calcinés
servent de témoignages. <<Le monde
contemporain a une grande dette envers les pauvres>> écrit Jose Mario
Bergoglio. Les moyens de subsistance de la plupart d’entre eux proviennent des réserves
naturelles a l’instar de l’agriculture et de la pêche ; puisqu’ils ne bénéficient
d’aucune protection sociale, ils éprouvent des difficultés à s’adapter aux
impacts climatiques.
Désamorcer la bombe écologique
Si tous les dialogues visant la
reconstruction de la Terre ont échoué, c’est selon le Pape, en raison de
l’opposition des puissants et du manque d’intérêt des populations. Fédérer
toutes les énergies a la recherche d’un développement durable et inclusif doit être
la priorité de ce siècle. La marginalisation des pauvres dans cette redéfinition
d’une <<nouvelle planète>> serait une grave erreur a éviter.
Repousser la catastrophe implique
également l’utilisation rationnelle des ressources non renouvelables, la
maximisation de leur efficacité et leur recyclage. L’humanité doit prendre
conscience du changement des styles de vie énergivores et
<<hyper-consommatrices>> pour combattre le réchauffement
climatique.
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