Les Loméens ont le trouillomètre à zéro en ces périodes de fin d’année. Les réseaux de malfaiteurs font régner la psychose dans la capitale.
La capitale togolaise, est depuis
quelques semaines, le théâtre de nombreux braquages a main armée et d’insécurités
généralisées. Des individus véreux et mal intentionnés armés de pistolets de
fabrication artisanale, de gourdins et de machettes sèment panique et terreur
au sein des paisibles populations. Les propriétaires de motos sont les plus
malchanceux. Circuler nuitamment dans certains quartiers de la ville n’est plus
conseillé. Les victimes de ces malfaiteurs sont agressées violemment voire assassinées
et dépouillées de leurs biens.
Il s’en suit des scènes de
vindicte populaire à travers la ville. Faisant fi de toute notion de présomption
d’innocence, les populations indignées n’hésitent pas à torturer et à bruler
vifs des présumés malfrats. Ces derniers sont devenus, en divers endroits de la
capitale, des <<agneaux sacrificiels>>. Beaucoup pointent du doigt
le manque de confiance en la Justice et l’ignorance de la loi comme
responsables de cette situation. Les milieux carcéraux étant pleins à craquer, les
détenus inculpés de délits mineurs ne font plus long feu derrière les barreaux.
N’ayant pas eu l’occasion d’exercer un métier durant leur courts séjours, ces
individus ressortent plus désœuvrés que jamais et sont enclins à replonger dans
la délinquance de manière plus radicale. Notons que ces braquages ressurgissent
après les vagues de grâce présidentielle accordée à certains prisonniers. Ce
qui donne du fil à retordre pour les policiers et gendarmes décidés à faire des
pieds et des mains pour démanteler les réseaux de brigands.
<<Ce n’est pas la peine de
s’apitoyer sur le sort d’un brigand. Si on attrape un voleur, il faut tout
simplement le tuer pour le mettre hors d’état de nuire. Certes, c’est le mal
par le mal mais il est intolérable qu’une personne s’approprie les travaux de
la sueur d’un autre>> affirme Akossiwa, étudiante a l’Université de Lomé.
Ces propos illustrent les sentiments d’une population partagée entre la nécessité
de prendre en main sa sécurité et l’espérance trop longue en un secours des autorités.
Toutefois, jusqu’à preuve du
contraire, l’incrimination d’une personne en conflit avec la loi relève de la
seule compétence de la Justice. Mais l’état actuel de ce pouvoir a fini par le discréditer
aux yeux des citoyens. Pire encore, la police de proximité censée protéger les
populations et leur garantir un climat de sécurité optimale peine à devenir une
réalité. Pour l’instant, les Togolais continuent de se fier à leurs
anges-gardiens pour veiller sur eux en ces périodes troubles de fin d’année.
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