<<Seul le travail
libère et affranchit l’homme>>: cet adage qui, selon certains, prône
l’effort, n’est porteur d’aucun message pour d’autres. Les passionnés du gain
facile nourrissent toujours l’espoir de faire fortune, non pas à la sueur de
leurs fronts, mais par ruse et comédie...
Il
sonnait 14 heures ce mercredi. Sur la rue Kadja(ancien Zongo derrière la
BTCI), un homme venait de descendre d’un taxi-moto. Après avoir payé le
conducteur, il sortit de sa poche une enveloppe. Un geste-bien connu des
riverains-qui attira sur lui des regards curieux. Lentement, il avança sur le
trottoir et distribua des billets de 500 F cfa à deux prétendues aveugles,
têtes recouvertes d’un hidjab, qui mendiaient avec un gobelet en main.
Aussitôt, une foule de mendiants venue de nulle part accourut pour l’entourer.
L’homme tenta de s’en aller en pressant le pas mais en vain : il fut
poursuivi sur une dizaine de mètres. Il réussira toutefois à s’engouffrer dans un taxi……….
C’est l’une
des scènes quotidiennes les plus fréquentes dans ce quartier du centre-ville.
Chaque jour, des mendiants de plus en plus nombreux essaient d’extorquer de
l’argent à de pauvres gens généreux. Nous connaissons tous la mendicité légendaire ;
l’état de ceux qui se sont retrouvés dans une situation difficile, sollicitant
l’aide d’autrui.
Le bon sens tolérant le droit de faire appel à
la bonne volonté et à l’assistance des autres en cas de problèmes majeurs.
Ainsi, certaines personnes souffrant d’une pathologie nécessitant des
traitements onéreux, faute de couverture sociale, ont été obligés de quémander
pour récolter des fonds.
Il y’a également
le cas de ceux qui sont <<nés pour mendier>> ; ces fameux
<<Saraka>> qui abondent surtout dans les Zongo(quartiers
musulmans). Leurs comportements ont été façonnés par cette activité à telle
enseigne qu’aucun déguisement ne saurait empêcher de les reconnaitre de loin.
L’autre catégorie est celle des handicapés. Issus des milieux défavorisés et
souvent abandonnés par leurs familles, ces démunis, sans protection et centres
sociaux pour les accueillir, errent dans les rues avec la mendicité comme apanage et seul moyen
de survie.
Aujourd’hui, le domaine s’est
professionnalisé en s’élargissant aux fainéants décidés à ne rien faire de leur
vie et qui s’y adonnent à longueur de journée. Au feu rouge, sur le trottoir ou
dans les rues, ces partisans du moindre effort harcèlent les passants en
implorant leurs bontés dans l’intention de
leur soutirer quelques sous. Regardez cette femme valide (photo
ci-dessus) qui, en compagnie de ses poussins, joue à la malheureuse pour
susciter pitié et générosité des naïfs.
Comme de malheureux scénaristes
que le cinéma togolais somnolent n’a pas pris soin de remarquer, ces individus
fabriquent des histoires émouvantes à faire couler des larmes. Une extrême misère,
des parents décédés comme par magie le même jour, une marâtre méchante qui leur
en fait voir de toutes les couleurs………tout est bon pour apitoyer sur son sort.
En plus, l’islam ayant érigé l’aumône en
pilier fondamental, ces rois et reines du farniente élisent domicile dans les
quartiers musulmans ou ils font plusieurs victimes volontaires. Un tour à la
mosquée du Quartier des Etoiles après la prière du vendredi suffit pour s’en
rendre compte. Dans ce flou kafkaïen ou il est impossible d’identifier les
vrais misérables, on constate une disparition progressive de la charité.
Si ce sujet attire autant
l’attention, c’est aussi en raison du chiffre d’affaires de ces paresseux réputés.
Une étude révèle qu’ils se font des milliers de francs CFA par jour et même
parfois de la volaille (poules, pintades…) ; une activité florissante et
fort enviable ! Comment expliquer le fait que la richesse s’acquiert par
ruse alors que pour trouver leur pain quotidien et avoir quelque chose à se
mettre sous la dent, beaucoup n’hésitent pas à travailler dans des conditions
difficiles ?
Le comble du malheur est que le
lit de ces mendiants est l’un des plus prolifiques de la société. Comptent-ils
apprendre à leur progéniture un métier qui ne <<trompe jamais>> ?
Souvent, quand cette leçon ne reçoit pas un écho favorable, c’est le pire qui
se produit avec l’émergence de nouvelles classes de travailleuses de sexe et de
brigands.
Pour les populations, la
passivité des municipalités semble se confondre au caractère inoffensif de
cette menace sécuritaire future qui couvrira la société de son épaisse ombre.
Mais nombreux sont ces esprits avisés qui se demandent toujours ce qu’attendent
les autorités pour désinfecter la circulation en y retirant ces punaises qui
sucent le sang des citoyens.
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