La vente et l’achat de médicaments
n’est plus aujourd’hui uniquement l’affaire des pharmacies. On peut s’en
procurer dans tous les recoins du pays et sur tous les étalages, sous la pluie
comme sous le soleil. Accessibles à toutes les bourses, ils sont à l’origine
d’un vrai commerce et constituent pour beaucoup la principale source de
revenus. Cependant, leur consommation a souvent des conséquences fâcheuses sur
la santé. A quoi est due cette situation ? Comment venir à bout de ce
phénomène ?
La
contrefaçon est l’un des fléaux de notre monde. Toutefois, celle en rapport
avec les médicaments constitue un mal récurrent à l’origine de beaucoup de
dommages sociaux dont les maladies chroniques ou parfois même la mort. La
semaine dernière, 22 tonnes de médicaments contrefaits ont été saisis par la
police togolaise. Dans la foulée, les pays en voie de développement, à l’instar
du Togo, sont les plus victimes du trafic des médicaments falsifiés ; et
ce, pour plusieurs raisons parmi lesquelles : la corruption au niveau des
douanes, la relative pauvreté de la plus grande majorité de la population, l’automédication
accrue, l’accessibilité de ces médicaments sans ordonnance médicale, les
stéréotypes en rapport avec les pharmacies. Soulignons que déjà, ces pays aux
frontières « poreuses » présentent des conditions favorables à la
prolifération de ces médicaments qui tuent à petits feux au lieu de
guérir : la faiblesse des systèmes de santé et la négligence de ce secteur
clé de développement. Cette situation a pour résultat le fait que plus de la
moitié des médicaments qui circulent au Togo sont contrefaits. Ce phénomène est
d’autant plus alarmant qu’il est à l’origine de beaucoup de décès.
Cependant, la lutte contre la
commercialisation et la libre circulation des médicaments contrefaits est loin
d’être aisée en raison des réseaux de trafiquants fortement constitués et de
leur remarquable ingéniosité. En outre, les copies sont difficilement
identifiables des originaux. En conséquence, les douaniers doivent redoubler de
vigilance dans le contrôle des marchandises et faire strictement leur travail
dans le respect des législations afin de réduire la corruption au niveau de nos
frontières. Dans la même veine, un programme de sensibilisation doit être
développé à l’endroit de la population, qui demeure la première victime de ce
phénomène. Des actions doivent être menées en vue de l’informer davantage sur les méfaits de l’automédication et de l’usage
de ces médicaments aux origines douteuses ; contrairement à la sécurité et
la satisfaction que procurent ceux prescrits sur ordonnance médicale et achetés
en pharmacie. En parallèle, il urge d’interpeller les médecins sur une
prescription judicieuse des médicaments en rapport avec le mal des patients au
lieu de les effrayer avec des ordonnances kilométriques et des médicaments qui
coûtent les yeux de la tête. Chacun doit y mettre du sien pour endiguer ce
phénomène devenu périlleux.
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