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23 septembre 2015

Burkina Faso : L’Afrique et les coups d’Etat, une histoire de longue date



             Le phénomène des coups d’états en Afrique ne date pas d’aujourd’hui. C’est une situation qui va avec son histoire. Nombre de raisons l’expliquent mais la plupart du temps, le coup d’état est le résultat d’une ambition personnel qui fait fi de l’intérêt de tout un pays, d’un règlement de comptes ou d’autres motivations qui ne disent pas leur nom. A défaut de coup d’état, c’est le peuple lui-même qui est parfois tenté de se faire justice à travers des insurrections populaires. Cependant, celui-ci comprend très vite que les coups de feu peuvent couvrir ses cris de protestation. Comment les États africains comprennent-ils le terme « démocratie » ? Restera t-elle pour longtemps un mythe ?



                Depuis une semaine, le Burkina Faso est au cœur de l’actualité. Le feu des projecteurs est braqué sur lui. C’est encore un putsch, une histoire de coup d’état qui ébranle la relative paix de ce pays qualifié de celui « des hommes intègres ». Depuis la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014, près de un an après, les vieux démons font irruption. Le gouvernement de transition mis en place a suscité des « petites » colères qui, à force de s’accumuler, ont dégénéré en ce que nous connaissons maintenant. Cet évènement n’est autre qu’une entrée en scène pour faire savoir qu’aucune décision impliquant les ex-partisans de Compaoré ne peut se prendre sans eux. Le général putschiste Gilbert Diendéré a fait une brève apparition devant les caméras et est ainsi rentré officiellement dans l’histoire du Burkina Faso ; lui, qui jusqu’alors s’est toujours fait discret. Pour ne serait-ce que quelques jours, il a posé ses fesses dans ce fauteuil tant convoité. Ce n’est pas rien… Le gouvernement de transition a eu de grosses sueurs chaudes en se rendant compte (trop tard) que les forces du Régiment Sécurité Présidentielle sont plus sur l’offensive que sur la défensive. Pour cela, il leur a fallu faire un tour chez eux pour comprendre que les décisions d’un État implique tous les maillons et aucun ne doit être négligé, ni sous-estimé.

            Pour l’heure, le calme est revenu. Un accord est signé. Les membres du gouvernement de transition ont repris leurs fonctions. Gilbert Diendéré exprime ses « regrets ». Mais, cela, suffit-il pour effacer les conséquences de ce putsch ? D’une part, est-ce que condamner le RSP serait la solution ? D’autre part, laisser cet acte impuni, ne serait-ce pas donner un mauvais exemple ? Un autre point non moins délicat reste les revendications des putschistes : leur réintégration ou non, leur désarmement ou leur dissolution, l’inclusion ou non des hommes politiques pro-Blaise Compaoré dans les prochaines élections, et bien évidemment le calendrier des scrutins prochains. Autant d’interrogations auxquelles il faudra apporter des réponses objectives et efficaces, de peur que la situation ne dégénère et ne devienne incontrôlable. De fait, à voir l’évolution de la situation, beaucoup reste à craindre. Cependant, le peuple burkinabè se doit de prendre en main son destin et rechercher avant toute chose la paix et la stabilité nationale.

            En ce qui concerne les loyalistes et les forces du RSP, ils se guettent du coin de l’œil. Chacun a peur de l’autre, chacun veut sauver sa peau. Mais ce n’est pas toujours évident, vu les évènements de ces derniers jours. Pour l’heure, les forces du RSP se sont retirées mais, « pour combien de temps ? », se demanderait-on. A côté de tout cela, jetons un coup d’œil à l’endroit des chefs d’États des pays voisins du « pays des hommes intègres ». Ce qui arrive à ce pays n’est pas l’effet d’un hasard et ne doit pas les laisser indifférent. Pendant qu’ils courent résoudre les problèmes des autres, ils devront avoir une pensée pour les leurs. Les exemples ne sont pas à aller chercher loin. L’histoire a la caractéristique principale de « toujours rattraper ».


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