A la découverte du : Centre National d'Information et d'Orientation Scolaires et Professionnelles (CNIOSP)

           Les vacances ont commencé depuis des semaines. Pour quelques temps, les cahiers et les stylos seront au repos de même que les esprits des élèves et étudiants. Mais, hélas ! Pas pour longtemps. Les cours de vacances ont d'ailleurs déjà commencé. Par contre, pour les brevetés et bacheliers, maintenant que le diplôme tant convoité est obtenu, il se pose une question essentielle : que vais-je faire ? Quel chemin prendre ? Pour y répondre, le Centre National d'Information et d'Orientation Scolaires et Professionnelles (CNIOSP) est là pour vous aider. Je vous propose de découvrir ce centre à travers cet entretien que j'ai eu avec la direction.

B. B. : Bonjour !

La Direction du CNIOSP : Bonjour !

B. B : Comment ce centre est-il né ?

CNIOSP : A l'origine, en 1961, l'actuel CNIOSP était connu sous le nom de BUS (Bureau Universitaire des Statistiques) placé sous la tutelle du Ministère de l'éducation nationale, du tourisme et du plan. En 1970, il devient la Direction de la Documentation, de l'Information, de l'Orientation Scolaire, Universitaire et Professionnelle (DDIOSUP). Le 21 Juin 1980, un arrêté ministériel portant réorganisation de la DDIOSUP lui redonne un nouveau nom : DOSP (Direction de l'Orientation Scolaire et Professionnelle). Ensuite, de 2004 à 2010, ses activités sont restées en veilleuse. Enfin, conformément aux dispositions de l'arrêté n°087/MEPSA/CAB/SG du 26 Août 2010 portant réorganisation interne du Ministère des Enseignements Primaire, Secondaire en son article 104, le Centre National d'Information et d'Orientation Scolaires et Professionnelles (CNIOSP) a vu le jour en ce qu'il est aujourd'hui. Mais, ses activités n'avaient effectivement commencé qu'en 2012.

B. B. : Quels sont vos objectifs  ?

CNIOSP : L'Etat a créé un tel centre pour amener les élèves à prendre conscience de leurs capacités et de leurs intérêts en vue de leur réalisation, pour mettre à la disposition de tous les apprenants des informations sur les filières de formation et les professions en vue d'une prise en charge de ceux qui sont en situation d'indécision ; bref le CNIOSP œuvre pour résoudre les problèmes d'inadéquation formation-emploi.

B. B. : Comment se fait le travail ici ?

CNIOSP : Le travail du centre est essentiellement sur le terrain excepté en période de vacances où les clients sont accueillis ici, dans les locaux du CNIOSP. Comprenez par « clients » : les élèves du secondaires, les brevetés, les bacheliers et parfois les fonctionnaires désireux de continuer les études. Nous travaillons en collaboration avec des conseillers pédagogiques et des psychologues. Ce sont eux qui s'occupent en majeure partie des clients. Parfois, en cas d'affluence, tout le personnel se mobilise pour les aider.

B. B. : Combien de clients recevez-vous en moyenne par jour ?

CNIOSP : Nous en recevons en moyenne 12.

B. B : Quand on parle d'orientation scolaire et professionnelle, que peut-on comprendre par là ?

CNIOSP : C'est avant tout un maillon essentiellement important dans le programme éducatif parce que quand le choix de carrière n'est pas bien fait, c'est toute une vie qui est faussée. Pour y arriver, nous tenons compte en premier lieu des désirs du client : c'est notre premier repère. Et, c'est en fonction de cela que le reste du travail d'orientation est fait. Nous ne choisissons pas pour le client, au contraire nous ne sommes que des guides. Notre étude ne se base pas seulement sur les rendements scolaires mais nous tenons compte du contexte familial et de l'environnement global dans lequel évolue l'élève, car cela détermine l'efficacité de notre travail ; et nous prenons en compte aussi le parcours préalable du client en cas de réorientation.

Nos paramètres sont à trois niveaux. D'abord, nous voyons si les aptitudes physiques et mentales du client sont en accord avec ses projets d'avenir, de même que la faisabilité du projet en lien avec les contraintes financières et géographiques. Prenons le cas d'un enfant de parents pauvres qui voudrait être pilote par exemple, ça serait difficile de le satisfaire. Il faut de l'ambition certes, mais le réalisme est tout aussi important. Ensuite, nous veillons à ce qu'il n'y ait pas d'influence ou de contrainte psychologique de la part de la famille ou des amis. Les cas qui se présentent souvent sont ceux des parents qui imposent leur choix de carrière aux enfants ou qui veulent qu'ils étudient dans telle ou telle filière afin de venir les remplacer après leur retraite. C'est pourquoi, nous invitons les parents à encadrer et soutenir leurs enfants au lieu d'intervenir dans leur choix de vie professionnelle. Enfin, le paramètre le plus important reste le marché de l'emploi et les métiers d'avenir. Il faudra que la formation du client lui permette de trouver de l'emploi dans les secteurs d'activité les plus prometteurs. Pour finir, notre devoir est de leur apporter les informations susceptibles de les aider à faire des choix judicieux pour un avenir guaranti.

B. B : Et, quoi consiste votre travail sur le terrain ?

CNIOSP : Dans certains établissements, les responsables nous octroient des heures de formation et nous intervenons pour entretenir les élèves de sixième en terminale. Nous nous basons sur des modules de formations selon différents niveaux afin d'aider l'enfant à connaître son milieu et ses goûts, à avoir une image de lui-même et de sa personnalité, à se familiariser avec les métiers et à choisir les filières qui vont lui permettre de réaliser ses ambitions. Cependant, les modules de formation et d'orientation post-bepc et post-bac permettent la spécification de ses préférences et de ses choix en matière de carrière. Tout cela sert à donner aux élèves les informations nécessaires plus tôt afin qu'ils mobilisent les moyens pour réaliser leurs projets futurs. Nous incluons aussi des entretiens individuels pour la prise en charge des indécis et ceux qui présentent des troubles de comportement.

B. B : Êtes-vous en partenariat avec l'Université de Lomé ?

CNIOSP : Evidemment ! Nous travaillons en collaboration avec l'IUT de Gestion, l'ESSD et d'autres établissements universitaires pour l'élaboration des tests d'entrée. Par ailleurs, nous faisons aussi des tests aux étudiants en fin de formation pour voir leur aptitude à se lancer dans le monde professionnel.

B. B : Quelles sont vos difficultés majeures ?

CNIOSP : Nos contraintes relèvent pour la plupart de la mobilité géographique et du problème de personnel. Nous ne disposons pas de moyens de déplacement adéquats et de centres annexes pour encadrer tous les établissements scolaires. Le secteur du Golfe Lomé-ouest à lui seul compte plus de 280 collèges et lycées. Cela dénote l'immensité du travail.

B. B : Après pratiquement trois ans d'existence effective, quels sont les résultats ?

CNIOSP : De façon générale, nous faisons avec les moyens mis à notre disposition et nous avons des retours de la part des responsables de collèges et lycées qui nous accueillent. Des résultats plutôt satisfaisants pour la majeure partie.

B. B : Un mot de fin ?

CNIOSP : Une bonne orientation scolaire et professionnelle implique la réussite et l'épanouissement dans la vie professionnelle. C'est un maillon à ne pas négliger.

B. B : Merci !

CNIOSP : Merci à vous d'être venu.

             Le Centre National d'Information et d'Orientation Scolaires et Professionnelles (CNIOSP) est situé à l'adresse : 1265, Avenue de la Libération, dans l'enceinte de la Direction des Examens et Concours, à côté de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA) et joignable au (00228) 22 21 30 47 / 22 21 60 43. Il est ouvert tous les jours ouvrables de 8h à 12h et de 14h 30 à 17h 30.