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07 octobre 2016

Sécurité maritime et développement en Afrique : Les enjeux du sommet et de la Charte de Lomé




Lundi,s’ouvre à Lomé, par la réunion des experts, le sommet extraordinaire sur la sécurité maritime. Le ton sera donc donné pour une semaine qui mettra la ville sous les feux des projecteurs de l’Afrique et du monde. A quelques jours de la date fatidique du 15 octobre 2016, la rédaction d’ ACTULOUPE revient sur le contexte et les enjeux de la rencontre.


 
Protégeons nos océans(Images Sommet-Lomé)
Le sujet est sur toutes les lèvres. Après le sommet de l’an 2000, Lomé sera de nouveau le carrefour des rencontres internationales. Faut-il encore le rappeler ; la capitale togolaise abritera du 10 au 15 octobre prochain, le Sommet Extraordinaire de l Union Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique. Pendant une semaine, la ville sera la capitale du continent et fera l’ objet de toutes les attentions. En prélude a ce grand évènement, Lomé s’apprête activement à accueillir ses hôtes.


Lomé fait sa toilette


Curage des caniveaux, réhabilitation des feux tricolores défaillants, badigeonnage des bâtiments publics …. : a quelques jours du sommet, la capitale togolaise fait peau neuve. Alors que la sécurité est renforcée et les lieux devant abriter les évènements (Esplanade du Palais des Congrès, Hôtel Radisson Blu 2 Février) changent de visage, les drapeaux sont hissés a divers endroits de la ville et les morceaux expliquant les motifs de la rencontre passent en boucle sur les médias.


Mers et océans, puissants leviers de développement


Avec près d’une quarantaine de pays côtiers, le continent africain occupe une place indéniable sur l’échiquier commercial mondial et la plupart de ses échanges économiques s’effectuent par les voies marines. Les océans d’Afrique regorgent également d’importantes ressources minières parmi lesquelles des gisements d’hydrocarbures dont l’exploitation constitue un puissant levier de développement économique des Etats.Très poissonneuses, les eaux territoriales du continent offrent d’importantes opportunités de pêche aux populations riveraines qui en ont fait leurs professions. Dans certaines régions a l’instar du Golfe de Guinée, des villages de pêcheurs qui se sont créés sur le littoral génèrent des revenus conséquents tout en couvrant une partie des besoins alimentaires. A cela s’ajoute le caractère<<bien ensoleillé>>des plages africaines qui ne laissent pas indifférents les touristes qui les prennent d’assaut surtout en période estivale.  Cependant, certains fléaux menacent l’essor de l’économie bleue africaine.


Les eaux territoriales africaines en danger


La démographie galopante observée ces dernières années en Afrique n’est pas sans effets sur le secteur maritime. La surexploitation des mers est devenue la solution pour combler le manque en ressources halieutiques. Outre ce phénomène qui menace gravement la sécurité alimentaire et la survie des populations piscicoles, il est a noter la recrudescence de la pêche illégale non réglementée(INN). D’origine russe, coréenne ou chinoise,de nombreux navires étrangers envahissent de plus en plus les eaux territoriales africaines.Équipés de moyens sophistiqués et adaptés a la pêche industrielle, ils font des razzias dans les mers en raflant d’énormes quantités de poissons.Confrontés alors à un rendement dégringolant et a une diminution de la taille des poissons pêchés, les pêcheurs artisanaux sont obligés d’abandonner les filets pour aller grossir le rang des inactifs. Ces pêcheurs sans repères pourraient succomber a la tentation du trafic de drogue et d armes qui, profitant des frontières ouest africaines poreuses et de l’incapacité des pays de cette région du continent à sécuriser leurs côtes, a fait du Golfe de Guinée sa plaque tournante. Ces armes légères et de petit calibre qui transitent illicitement alimentent les réseaux criminels et terroristes qui déstabilisent et sèment la désolation dans la sous-région. Le renforcement du dispositif de surveillance des côtes n’a pas pu empêcher le développement des actes de piraterie.Après les tristes épisodes du Golfe d’Aden, les pirates ont désormais décidé de tourner les prochaines saisons de leur série au large de l’Océan Atlantique. Pendant de nombreux jours, des navires sont déviés de leur itinéraire et leurs équipages violentés. Certaines entreprises comme les raffineries de pétrole et la liquéfaction de gaz en haute mer déversent des contenus toxiques qui occasionnent de graves pollutions des fonds marins et menacent la survie de certaines espèces végétales et animales.L’autre fléau qui a fait des océans son champ de théâtre est la crise migratoire. Depuis quelques années, des millions de Syriens et d’Africains ,a la recherche de meilleures conditions de vie, fuient les conflits et la misère au péril de leur vie. Ces individus tentent de regagner l’<<eldorado européen>>a bord d’embarcations de fortune qui chavirent souvent avec de lourdes pertes en vies humaines. Face a ces maux qui minent l’essor de l’économie bleue, il urge pour les Etats africains de réagir


La charte de Lomé, solution efficace à l’insécurité en mer et reflet de la conception africaine de l’économie bleue


D’importants investissements doivent être engagés dans le secteur maritime afin de trouver des solutions adéquates pour faire face à ces principaux défis auxquels sont confrontés les pays côtiers africains. Toutefois, aucune nation ne peut s’arroger cette lourde responsabilité. Il faudra donc renforcer les partenariats et mutualiser les expériences pour une lutte efficace contre ces fléaux. <<Lorsque l’on examine ce que l’insécurité maritime coute à nos économies ainsi que les risques environnementaux majeurs qui planent sur nos espaces marins, une seule conclusion s’impose : la mer est au cœur du développement durable>>. Ces propos du Chef de l’Etat togolais décrivent parfaitement les enjeux de cette rencontre continentale qui accouchera d’une charte en guise de cahier de charge.Vivement que Lomé soit une réussite !!!



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