Lundi,s’ouvre à Lomé, par la réunion
des experts, le sommet extraordinaire sur la sécurité maritime. Le ton sera
donc donné pour une semaine qui mettra la ville sous les feux des projecteurs
de l’Afrique et du monde. A quelques jours de la date fatidique du 15 octobre
2016, la rédaction d’ ACTULOUPE revient sur le contexte et les enjeux de la
rencontre.
Le sujet est sur toutes les lèvres.
Après le sommet de l’an 2000, Lomé sera de nouveau le carrefour des rencontres
internationales. Faut-il encore le rappeler ; la capitale togolaise
abritera du 10 au 15 octobre prochain, le Sommet Extraordinaire de l Union
Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique.
Pendant une semaine, la ville sera la capitale du continent et fera l’ objet de
toutes les attentions. En prélude a ce grand évènement, Lomé s’apprête activement
à accueillir ses hôtes.
Lomé fait sa toilette
Curage des caniveaux, réhabilitation
des feux tricolores défaillants, badigeonnage des bâtiments
publics …. : a quelques jours du sommet, la capitale togolaise fait
peau neuve. Alors que la sécurité est renforcée et les lieux devant abriter les
évènements (Esplanade du Palais des Congrès, Hôtel Radisson Blu 2 Février)
changent de visage, les drapeaux sont hissés a divers endroits de la ville et
les morceaux expliquant les motifs de la rencontre passent en boucle sur les médias.
Mers et océans,
puissants leviers de développement
Avec près d’une quarantaine de
pays côtiers, le continent africain occupe une place indéniable sur l’échiquier
commercial mondial et la plupart de ses échanges économiques s’effectuent par les
voies marines. Les océans d’Afrique regorgent également d’importantes ressources minières
parmi lesquelles des gisements d’hydrocarbures dont l’exploitation constitue un
puissant levier de développement économique des Etats.Très poissonneuses, les
eaux territoriales du continent offrent d’importantes opportunités de pêche aux
populations riveraines qui en ont fait leurs professions. Dans certaines régions
a l’instar du Golfe de Guinée, des villages de pêcheurs qui se sont créés sur
le littoral génèrent des revenus conséquents tout en couvrant une partie des
besoins alimentaires. A cela s’ajoute le caractère<<bien ensoleillé>>des
plages africaines qui ne laissent pas indifférents les touristes qui les
prennent d’assaut surtout en période estivale. Cependant, certains fléaux
menacent l’essor de l’économie bleue africaine.
Les eaux territoriales
africaines en danger
La démographie galopante observée
ces dernières années en Afrique n’est pas sans effets sur le secteur maritime.
La surexploitation des mers est devenue la solution pour combler le manque en
ressources halieutiques. Outre ce phénomène qui menace gravement la sécurité
alimentaire et la survie des populations piscicoles, il est a noter la
recrudescence de la pêche illégale non réglementée(INN). D’origine russe, coréenne
ou chinoise,de nombreux navires étrangers envahissent de plus en plus les eaux
territoriales africaines.Équipés de moyens sophistiqués et adaptés a la pêche
industrielle, ils font des razzias dans les mers en raflant d’énormes quantités
de poissons.Confrontés alors à un rendement dégringolant et a une diminution de
la taille des poissons pêchés, les pêcheurs artisanaux sont obligés d’abandonner
les filets pour aller grossir le rang des inactifs. Ces pêcheurs sans repères
pourraient succomber a la tentation du trafic de drogue et d armes qui, profitant
des frontières ouest africaines poreuses et de l’incapacité des pays de cette région
du continent à sécuriser leurs côtes, a fait du Golfe de Guinée sa plaque
tournante. Ces armes légères et de petit calibre qui transitent illicitement
alimentent les réseaux criminels et terroristes qui déstabilisent et sèment la désolation
dans la sous-région. Le renforcement du dispositif de surveillance des côtes n’a
pas pu empêcher le développement des actes de piraterie.Après les tristes épisodes
du Golfe d’Aden, les pirates ont désormais décidé de tourner les prochaines
saisons de leur série au large de l’Océan Atlantique. Pendant de nombreux jours,
des navires sont déviés de leur itinéraire et leurs équipages violentés.
Certaines entreprises comme les raffineries de pétrole et la liquéfaction de
gaz en haute mer déversent des contenus toxiques qui occasionnent de graves
pollutions des fonds marins et menacent la survie de certaines espèces végétales
et animales.L’autre fléau qui a fait des océans son champ de théâtre est la
crise migratoire. Depuis quelques années, des millions de Syriens et d’Africains
,a la recherche de meilleures conditions de vie, fuient les conflits et la misère
au péril de leur vie. Ces individus tentent de regagner l’<<eldorado européen>>a
bord d’embarcations de fortune qui chavirent souvent avec de lourdes pertes en
vies humaines. Face a ces maux qui minent l’essor de l’économie bleue, il urge
pour les Etats africains de réagir
La charte de Lomé,
solution efficace à l’insécurité en mer et reflet de la conception africaine de l’économie
bleue
D’importants investissements
doivent être engagés dans le secteur maritime afin de trouver des solutions adéquates
pour faire face à ces principaux défis auxquels sont confrontés les pays côtiers
africains. Toutefois, aucune nation ne peut s’arroger cette lourde responsabilité.
Il faudra donc renforcer les partenariats et mutualiser les expériences pour
une lutte efficace contre ces fléaux. <<Lorsque l’on examine ce que l’insécurité
maritime coute à nos économies ainsi que les risques environnementaux majeurs
qui planent sur nos espaces marins, une seule conclusion s’impose : la mer
est au cœur du développement durable>>. Ces propos du Chef de l’Etat
togolais décrivent parfaitement les enjeux de cette rencontre continentale qui
accouchera d’une charte en guise de cahier de charge.Vivement
que Lomé soit une réussite !!!
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