Pensez-vous que seuls ceux qui s’accrochent au pouvoir sont susceptibles de commettre des délits ? Si oui, sachez qu’au Burkina, cet avis ne serait plus du tout partagé. Les Hommes Intègres sont sur le point de comprendre que point n’est besoin de faire long feu à un poste pour verser dans la forfaiture.
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INTERNET)
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Le gouvernement de la Transition
est-il dans le collimateur de la justice ?: c’est la question qui taraude
actuellement l’esprit des burkinabè. Depuis quelques semaines, les médias du
pays rabâchent les tympans avec une affaire de malversations présumées qui
impliquerait l’ancien premier ministre et ses collaborateurs. Pour dissiper les
doutes et éclairer les zones d’ombre, les nouvelles autorités ont trouvé
judicieux d’auditer la Transition. Un Comité Interministériel a, à cet effet,
été chargé de se pencher sur les dispositions d’octroi de 18 marchés publics.
Les résultats de l’opération ont révélé que plus de la moitié des appels d’offres
auraient suivi la procédure des ententes directes, violant ainsi les règles régissant
les passations de marchés publics et occasionnant des risques d’enrichissement
illicite. Ce rapport, tout en dénonçant de nombreuses dépenses sans pièces
justificatives, accuse Isaac Zida et 18 ministres de la Transition d’avoir
acquis illégalement des parcelles dans le quartier chic de Ouaga 2000 au sud de
la capitale. Alors que le gouvernement de Paul Kaba Thieba affirme attendre le
rapport final pour se prononcer, certains observateurs lisent dans le retard accusé
par l’ex chef du gouvernement pour rentrer au bercail, une confirmation des soupçons.
Un ciel assombri pour l’icône
de la transition ?
Le chemin d’Isaac Zida était
pourtant subtilement tracé avec un horizon dégagé ! Il se voyait
ambassadeur à Washington pour se rapprocher de sa famille installée à
Ottawa(Canada). L’ancien lieutenant-colonel voulait s’exiler sous les tentes de
la diplomatie au pays de l’oncle Sam pour revenir au pays en 2020 avec un
manteau politique en vue de la présidentielle. Selon ses proches, celui qui
projette lancer un parti avec l’ancien président du CNT Cherif Sy, a pour cela, créé
une fondation qui porte son nom et établi des liens solides avec certains
organisations de la société civile. Il ne lui manquait que la bénédiction du président
Kabore qui s’y est tout simplement abstenu. L’actuel homme fort du Burkina
aurait-il décelé précocement un futur rival ? Ou doit-on interpréter l’annulation
de cette nomination comme la concrétisation de l’une de ses promesses de
campagne qui est la lutte contre la corruption ? Que penser des frères d’armes
de Zida, pour qui, le fait qu’un jeune lieutenant-colonel gravisse autant d’échelons
reste une pilule amère à avaler ? Et si on confiait toutes ces
interrogations à l’avenir pour mieux nous édifier ?
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