Les médecins béninois sont en grève. L’information vient d’être annoncée a la télévision. Malheureusement, la sœur d’Annick, jeune fille de 19 ans est gravement malade. Malgré les difficultés qu’elle rencontre, elle réussira a lui sauver la vie. Emerveillé par cette belle fiction, j’ai décidé d’aborder la réalisatrice Kismath BAGUIRI pour en parler.
A.A: Qu’est-ce qui vous
a séduit dans le 7e art?
B.K : Cela relève d’abord de
mon amour pour l’art en général. J’adore également cette façon de décrire des réalités
a des gens par la camera et je crois que c’est ce qui m’a poussé au cinéma.
A.A : Healthwar.
Qu’est-ce qui justifie le choix de ce titre ?
B.K :Healthwar parce que je
jugeais trop longue la version française. Je pense que dire <<la lutte
pour la santé>> ou <<la guerre de la santé>> serait trop
longue. Je recherchais un titre plus court et accrochant et
<<Healthwar>> était plus convenable.
A.A : Quel est le thème
principal de cette fiction ?
B.K : La fiction porte sur
la grève des agents de santé. Ce que je dénonce dans le film, c’est l’absence
de service minimum lors de ces grèves. Quelles que soient les difficultés ou
les conflits qui opposent les gouvernants et les médecins, ces derniers ne
doivent pas perdre de vue que la vie humaine est sacrée et plus importante que
tout. Elle est unique et ne se remplace pas. Les agents de santé doivent
pouvoir se mettre dans la peau des populations pour ressentir tout ce qu’elles
vivent, durant ces périodes. C’est aussi un appel lancé aux gouvernants qui ne
pensent qu’à eux-mêmes et qui ont la possibilité d’aller se soigner a l’étranger.
A.A : Il y a
d’autres maux qui minent surement le Bénin. Pourquoi s’être focalisé sur la grève
des médecins ?
B.K : Certes, il y a
beaucoup de maux mais la grève des agents de santé est récurrente au Benin et
dans la sous-région. C’est un problème qui fait beaucoup de mal à nos sociétés
et je connais des gens qui en sont victimes. On en parle très peu parce que
beaucoup pensent que c’est un sujet sensible a tendance politique qui implique
une partialité. Moi, je n’ai pas choisi de camp et mon seul désir est que les
syndicats et le gouvernement puissent trouver un terrain d’entente pour que la
population soit soignée.
A.A :Pourquoi
avez-vous choisi d’être l’actrice principale de votre propre film ?
B.K : Ce n’était pas le plan
initial. Au début, j’ai fait un casting pour trouver des filles dynamiques qui
pourraient incarner parfaitement le personnage d’Annick mais elles ne répondaient
pas à mes critères. Puisque c’est une production programmée, je me suis décidée
a jouer ce rôle. Les membres de mon équipe ont tenté de me dissuader mais comme
j’aime les défis et les aventures, je l’ai fait quand même et je pense que ça a
réussi.
A.A : Quels genres
de difficultés avez-vous rencontré lors de la réalisation ?
B.K : D’abord, nous avons eu
du retard. Comme vous l’avez constaté, tout a été tourné la nuit et c’était en
fonction de la disponibilité des acteurs. Beaucoup d’entre eux arrivaient en
retard et on était obligé de tourner très tard.
A.A :Quelles
ambitions nourrissez-vous pour ce film ?
B.K : Qu’il parcoure plein
de festivals et même s’il ne remporte aucun prix, qu’il soit vu par beaucoup de
personnes et qu’ils puissent recevoir mon message. C’est un sujet qui me tient
beaucoup à cœur et j’aimerais que les gens en prennent conscience.
A.A : Que
souhaitez-vous au cinéma africain ?
B.K : Je souhaite qu’il
devienne émergent, qu’il relève des défis et repousse les limites. Avec
confiance, disons-nous que nous sommes capables de faire plus que ce que font
les autres.
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