Une année ensanglantée
L’année 2015 a débuté sur des
gammes sanglantes. Déjà le 7 janvier en France, la rédaction de l’hebdomadaire
satirique Charlie Hebdo a été décimée à l’arme automatique. Des mois plus tard,
c’est la Tunisie qui fera l’amère expérience du terrorisme avec les attentats
du musée du Bardo, de la station balnéaire de Sousse et du bus de la sécurité
présidentielle. Les djihadistes ont également dicté leur loi dans divers
endroits du monde. Ainsi, du Mali(Hôtel Radisson Blu) en Egypte(crash de
l’avion russe) en passant par le Nigeria(massacres de Boko Haram), nombreux
sont-ils , tombés sous les balles assassines ou soufflés par les explosions, à
n’avoir pas la chance de voir 2016. Nos pensées les plus pieuses leur sont
adressés.
Immigration
clandestine : La Méditerranée, sépulture à ciel ouvert
Cette année, des milliers
d’immigrants clandestins ont tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre
les rivages européens. Poussés par les guerres et la disette, ces malheureux
n’ont pas hésité à risquer leur vie dans le souci de l’améliorer. Faute de
chance, certains se sont noyés, ensevelis au fond de la mer. Les veinards sont
parvenus à rejoindre un pays européen dans des conditions peu enviables.
Dégel entre les
Etats-Unis et Cuba
L’évènement-phare de l’année fut
le rapprochement entre Washington et La Havane après plus de cinq décennies de
tension. Les deux chefs d’Etat, Barack Obama et Raul Castro , se sont
rencontrés à l’occasion du sommet des Amériques et ont eu un entretien
historique, le 11 avril au Panama, signe de la normalisation engagée le 17
décembre 2014.
L’année
des présidentielles
De nombreuses élections
présidentielles ont été organisées cette année surtout en Afrique. Le président
de la Côte d'Ivoire Alassane Ouattara, 73 ans, a été réélu dès le premier tour
de l'élection présidentielle pour un nouveau mandat de 5 ans.
Bénéficiant de son bon bilan
économique, la victoire de ADO était prévisible face à Pascal Affi N'Guessan,
le candidat du Front Populaire Ivoirien. Une partie du FPI avait appelé au
boycott au nom de la fidélité à Gbagbo, grand absent du vote qui attend son
jugement a la Cour pénale internationale.
Au Burundi, le président Pierre
Nkurunziza a été réélu dès le premier tour, avec plus de 69 % des voix, a
l’issue d’une présidentielle jugée peu crédible par ses adversaires et la
communauté internationale. Malgré la faible affluence observée dans les bureaux
de vote et le boycott de l’opposition, la victoire du président sortant était
largement attendue. Rappelons que son troisième mandat jugé inconstitutionnel
avait provoqué des manifestations réprimées dans le sang.
En Guinée-Conakry, le président
sortant Alpha Condé a remporté dès le premier tour l’élection présidentielle,
selon des résultats contestés par l’opposition, qui a dénoncé des fraudes.
Ancien opposant qui a connu la prison, Alpha Condé est le premier président
démocratiquement élu de ce pays ,dirigé jusqu’alors par des pouvoirs
autoritaires.
En Tanzanie, le candidat du parti
au pouvoir John Magufuli a été proclamé président de la République, avec 58 %
des voix.
Au Nigeria, Muhammadu Buhari, un
général âgé de 72 ans, est devenu le 31 mars le nouveau président de la
première puissance économique et du pays le plus peuplé d'Afrique, à l'issue
d'un scrutin historique couronné par une alternance démocratique. La victoire
de l’ancien putschiste qui dirigea une junte militaire pendant deux ans avant
d’adhérer à la démocratie marque un tournant majeur dans l'histoire politique
du Nigeria, qui a connu six coups d'Etat militaires depuis l'indépendance.
La page de la transition a été
tournée au Burkina Faso avec la victoire à la présidentielle de l’ex-président
de l’Assemblée nationale burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. Le candidat du
Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a obtenu 54,08% des voix devant le
chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré qui a récolté 30,74%.
Hors d’Afrique
En Argentine, le libéral Mauricio
Macri a remporté le second tour de la présidentielle , offrant ainsi une chance à la droite d’accéder au pouvoir
pour la première fois depuis douze ans.
A 56 ans, l’ancien maire de
Buenos Aires, candidat de Cambiemos (« changeons »), était soutenu par une
large coalition. Cet ancien président du club de football de Boca Juniors, le
plus illustre d’Argentine, a promis de rompre avec la politique économique
protectionniste des gouvernements précédents.
2015 : L’année des
coups d’Etat ratés
Les putschistes n’ont pas eu le
vent en poupe cette année. Profitant de l'absence du président Pierre
Nkurunziza qui se trouvait en Tanzanie pour un sommet régional, le général
Godefroid Niyombare a tenté de le destituer mais il se rendra vite à l’évidence
en annonçant l’échec du coup d’Etat.
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INTERNET)
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Le mercredi 16 septembre au
Burkina Faso, le président de la transition Michel Kafando et son premier
ministre Isaac Zida sont pris en otage par les militaires du RSP(Régiment de
Sécurité Présidentielle). Le lendemain, le général Gilbert Diendéré, nommé
président du Conseil national de la démocratie (CND) prend les rênes du pays.
Mais face à l’opposition de la Communauté Internationale et a la détermination
du peuple burkinabè, cet ancien bras-droit de Blaise Compaoré reconnaitra son
erreur et acceptera la rétablissement des institutions de la transition.
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INTERNET)
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Rappelons qu’un autre putsch a
été déjoué au Niger en cette fin d’année.
L’année
des procès historiques
Hissène Habré, l’ancien
homme fort de N’Djamena, devant les tribunaux
Ce fut l’autre miracle de l’année
qui s’est écoulée. L'ancien président du Tchad Hissène Habré ,soupçonné de
crimes contre l'humanité, crimes de guerre et tortures durant ses années au
pouvoir entre 1982 et 1990, est enfin jugé devant les chambres africaines
extraordinaires, une cour d'assises spéciale au Sénégal. Les nombreuses
victimes de son régime attendent avec espoir un verdict qui va, courant juin
2016, enfin condamner Hissène Habré.
Simone Gbagbo restera
20 ans derrière les barreaux
Simone Gbagbo, l’ex-première dame
ivoirienne, a été condamnée cette année à 20 ans de prison, pour son rôle
durant la crise post-électorale de 2010-2011. Elle a été reconnue unanimement
coupable d’attentat contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement
insurrectionnel et trouble à l’ordre public. Le parquet général avait pourtant
requis une peine moitié moindre, soit dix ans d’emprisonnement, contre elle.Ses
avocats n'ont pas cru leurs oreilles a la prononciation de la sentence par la
justice ivoirienne. Beaucoup de Pro-Gbagbo continuent de croire à une
éventuelle grâce présidentielle du Président Alassane Ouattara.
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