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31 décembre 2015

Festival des Films Africains Emergents : les jeunes réalisateurs a l’honneur



Le cinéma africain est en pleine révolution. Depuis les coups de pioche donnés par le sénégalais Sembene Ousmane, les productions se sont succédé considérablement. Cette montée fulgurante du 7eme art africain est plus remarquable chez les jeunes réalisateurs. Talentueux et compétents, ils produisent de belles œuvres qui sont malheureusement inconnus du public pour diverses raisons. C’est dans le souci d’offrir une visibilité à ces derniers que l’initiative d’un Festival des Films Africains Emergents a été prise. La 2eme édition s’est déroulée à Lomé du 15 au 18 décembre dernier. Projections de films, ateliers de formation et masters classes ont meublé l’évènement. A la fin des activités, le directeur du Festival M. Joël M’Maka TCHEDRE nous a livré ses impressions.



A.A :Comment s’est déroulée la 2eme édition du Festival des Films Africains Emergents ?
J.T :Elle s’est très bien déroulée. Nous avons invité la population à participer à l’évènement et elle a répondu massivement aussi bien lors des projections de films que lors des séances de masters classes et d’ateliers. Je peux donc dire que le bilan de cette édition est positif car on dit souvent que le public togolais est difficile mais nous avons réussi a le faire sortir et a le rassembler autour d’un évènement culturel.

A.A :Quel est le principal objectif de ce Festival ?
J.T :L’objectif est de mettre en lumière les films de jeunes cinéastes africains qui produisent de belles œuvres mais manquent d’occasion pour les valoriser. Nombreux sont ces jeunes dont les films restent dans les tiroirs puisqu’ils n’ont pas pu passer dans les festivals ou être  diffusés sur des chaines de télévision ou même projetés en salle de cinéma. Notre but est de créer un canal à travers lequel on invitera des gens de l’extérieur et les populations afin qu’ils découvrent ces œuvres. Dans le cadre de ce Festival, plusieurs nationalités ont été conviées. Puisque les gens viennent d’autres pays pour voir les films togolais, les Togolais en profitent non seulement pour voir les films venus d’ailleurs mais aussi pour être connus et reconnus.

A.A :<<Le son, un parent pauvre du cinéma africain>>. Quels  débats voulez-vous susciter avec ce thème ?
J.T :La réflexion est la suivante: aujourd’hui, il y a beaucoup d’avancées liées au domaine du cinéma en matière d’images, de scénarios, de direction d’acteurs et de montage. Mais le son reste un domaine qui nécessite de la perfection. Sur une dizaine de films togolais, il y a a peine un dans lequel le son est réussi. C’est le combat que nous avons voulu mener en initiant ces journées d’ateliers en perfectionnement en prise de son; ceci permettra d’avoir dans quelques années de vrais ingénieurs de son. 

A.A :Quelles difficultés avez-vous rencontré au cours de ce festival ?
J.T :Nous n’avons pas eu beaucoup de difficultés. Les quelques-unes restent liées à l’organisation. Puisque c’est un jeune festival, nous avons parfois prévu des choses qui ne fonctionnent pas forcement. Nous avons rencontré les plus grandes difficultés avant le festival surtout en matière de réunion de fonds et de soutiens. Nous avons souhaité inviter des réalisateurs du Sénégal, du Cameroun mais faute de moyens, notre désir n’est pas devenu une réalité. Beaucoup de personnes sollicitées n’ont pas répondu favorable. C’est l’occasion pour moi de remercier et féliciter ceux qui ont accepté nous accompagner.

A.A :Que prévoyez-vous pour les années prochaines?
J.T :Le Togo est un pays francophone et il s’est déjà ouvert sur les pays francophones. J’envisage que les prochaines éditions soient plus orientées vers les pays anglophones comme l’Afrique du Sud, l’Ouganda ou le Botswana. Ces pays ont une manière de faire le cinéma et nous devons les inviter pour échanger nos cultures cinématographiques.

A.A :Quelle vision avez-vous du cinéma africain de l’avenir?
J.T :Je ne peux pas me prononcer sur le cinéma africain dans sa globalité puisque l’Afrique est complexe. De nos jours, on parle plutôt de cinémas d’Afrique et je ne les maitrise pas tous toutefois je vois un avenir radieux pour le cinéma togolais. Au cours de ce festival, nous avons constitué un jury international compose de deux Togolais, d’une Française et d’un Béninois. Sur les 3 prix décernés, 2 sont revenus au Togo en toute crédibilité. Ceci est la parfaite illustration de l’émergence du cinéma togolais.

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