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08 octobre 2015

Métiers du monde : Un homme à la cuisine et à la restauration

La plupart du temps, ce à quoi nous sommes habitués nous laisse indifférents. Cependant, les faits inhabituels suscitent notre curiosité…


           Dans le tournant à gauche juste après la Station TOTAL de Hanoukopé sur l’Avenue de la Nouvelle Marche, on aperçoit un homme parmi les casseroles et la glacière. Situation hors du commun ! Pourtant, il semble vraiment s’y plaire si bien que le bruit de la circulation et la poussière ne le dérangent guère. Dans ce cadre que n’envieraient pas les restaurants et les maquis, il a monté son « business » et reçoit ses clients. « Avec moi, c’est une autre expérience de la cuisine et de la restauration », c’est avec ces mots plein de défi qu’il m’a accueilli. Fier d’être le centre d’intérêt, il est enthousiaste et continue sans complexe son service. Essentiellement composé de la pâte de maïs et de différentes sauces typiquement togolaises, son menu met l’eau à la bouche et attire plus d’un. Des fonctionnaires aux passants occasionnels, sa clientèle inclut les deux sexes. 


              Il confie cependant : « J’avoue que les hommes viennent plus souvent que les femmes. Je pense qu’ils sont plus à l’aise de me complimenter sur la qualité des mets que les femmes, explique t-il. En plus, celles-ci sont plus réticentes parce qu’elles considèrent que ‘’vendre la pâte de maïs’’ relève de leur spécialité. Ça fait partie de la culture et des préjugés mais le monde change et nous devons aussi changer nos mentalités ». Quelques instants plus tard, une femme arrive avec une casserole de sauce fumante. « C’est ma femme, dit-il. Nous faisons la cuisine ensemble et moi je m’occupe de la restauration ». Un client visiblement bien repu se lève pour régler la note. « J’ai l’habitude de venir ici. C’est moins cher et ils préparent comme on peut le faire soi-même à la maison ».



Des contraintes, des difficultés ? « Oui, il y en a. Par exemple, s’il pleut, les parasols ne résistent pas au vent et ça me dérange beaucoup. Quelques fois, certains clients guettent des moments d’inattention et partent sans payer. Malgré tout, le plaisir de servir à manger est plus fort ». Ayant le goût de l’authenticité et de l’originalité, il a fait des plats locaux, sa spécialité. Bravant le soleil, la chaleur, le vent et la poussière, il s’adonne à ce qui le passionne : la cuisine et la restauration. Sans complexe et sans crainte des préjugés, il veut montrer un autre visage de ce domaine qui, il semble, est l’apanage des femmes.

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