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16 septembre 2015

Hissene Habré rattrapé par l’histoire : une leçon pour tous




Un quart de siècle et enfin 45 jours, c’est ce qu’il a fallu attendre pour un début effectif du procès de l’ex-président tchadien.Inculpé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture , l’ancien homme fort de N’Djamena est de nouveau convoqué  à la barre depuis lundi. Les accusations remontent a une vingtaine d’années.


En effet, en juin 1982, soutenu par la France et les États-Unis,Habré renverse Oueddei pour s’autoproclamer chef de l’Etat. Il supprimera bientôt le poste de Premier ministre et n’hésitera pas à faire exécuter  plusieurs opposants à son régime.Sa police politique, la tristement célèbre DDS(Direction de la Documentation et de la Sécurité) sera responsable de dizaines de milliers de kidnappings et d’homicides politiques. Renversé a son tour en  1990 par Idriss Deby, Habré réussità se réfugier au Sénégal. Loin de vivre en paix et en toute quiétude, ses crimes ne tarderont pas à le rattraper. 

Deux ans plus tard ,plusieurs fosses collectivesregorgeantde centaines de squelettes des détenus exécutés ont été découvertes. Un mandat d'arrêt internationalest délivré par la Belgique en septembre 2005 et transmis aux autorités sénégalaises. Le mois suivant, il est arrêté pendant quelques jours puis libéré.Sa descente aux enfers ne venait que de commencer. En juillet 2006, l’Union Africainedésigne son pays d’accueil pour le juger. Apres moult reports, une date est enfin fixée.

 20 juillet 2015 : un lundi pas comme les autres. C’est le jour tant attendu par de nombreuses victimes de son pouvoir et tous les assoiffés de justice. Celui que la presse internationale surnomme <<Le Pinochet  africain>>comparait à Dakar devant  les Chambres africaines extraordinaires. Cependant, contre toute attente, le procès est suspendu. L’accusé , sans aucune surprise,ne reconnait pas la compétence de la cour et ses avocats boycottent le jugement. Les victimes doivent prendre leur mal en patience. Les avocats commis d’office ont eu un mois et demi pour maitriser l’affaire.

O7 septembre : Et enfin un nouveau lundi. Cette fois-ci, on assiste à de nouvelles scènes. Après s’être humilie devant les caméras du monde entier en se faisant emmener de force, le dictateur opte pour un mutisme assourdissant ponctué à la fin d’un bras levé en signe de victoire. Pour beaucoup d’observateurs, cette stratégie ne serait pas de nature à obstruer le bon déroulement du procès dont la justesse et l’équité sont garantis par l’Etat sénégalais et l’Union Africaine.C’est aussi le prix à payer si l’Afrique veut mériter la confiance de la communauté internationale qui l’estime désormais capable de juger ses propres enfants. Pour les victimes, la seule présence de Habré est plus qu’une victoire. Le verdict de ce procès doit résonner comme une sirène d’avertissement pour tous les criminels d’Etat qui croient toujours en la persistance de l’impunité en terre africaine.

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