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07 novembre 2016

Lutte contre le terrorisme : S’attaquer aux racines du mal

Dans quelques jours, la France commémorera le triste anniversaire de l’attentat le plus meurtrier de son histoire. Une fois encore, le monde se souviendra de cette attaque horrible et désastreuse qui a couté la vie a de nombreuses personnes. Alors que l’éradication du terrorisme est au cœur des préoccupations planétaires, de nombreux observateurs s’interrogent sur l’efficacité de l’utilisation de la force pour vaincre le fléau…


Image INTERNET

Fusillade au siège du journal Charlie Hebdo, carnage au Bataclan, attaque au camion a Nice, prise d’otages de St Etienne-du-Rouvray, véhicule rempli de bombonnes de gaz……:En moins de deux ans, l’Europe et plus particulièrement la France a vibré au rythme de menaces et d’attentats sanglants qui ont coûté la vie a de nombreuses personnes.

 Les niveaux d’alerte terroriste élevés n’ont pas su résister aux modes opératoires sans cesse diversifiés. Alors que l’horreur et le martyre se multiplient, la stupéfaction se généralise devant une cruauté sans précèdent de l’espèce humaine. Contre-attaquer en renforçant le dispositif sécuritaire se présente pour les Etats comme seul recours pour lutter efficacement contre le terrorisme.

D’importants moyens sécuritaires sont ainsi déployés pour frapper avec rapidité et force d’éventuelles menaces d’attentats en vue de les maitriser avant de les anéantir. Les lois anti-terroristes sont votées avec plus de rigueur et la manière forte est privilégiée pour combattre sans pitié un fléau qui peine toujours à régresser.

Une répression sans merci et sans effets

Beaucoup de pays à travers le monde et surtout en Europe misent sur la voie des armes pour enrayer le terrorisme. Par l’utilisation de la force, ces gouvernements entendent dissuader les djihadistes et les maintenir loin de leurs frontières. En témoignent les rafales et le porte-avions Charles de Gaulle déployés par la France dans les zones en proie au terrorisme.

<<…Dans ces circonstances, nous devons faire la démonstration d’une vigilance absolue et d’une détermination sans faille. Nous devons rehausser encore notre niveau de protection. Nous allons maintenir a un haut niveau l’opération Sentinelle, celle qui permet de mobiliser 10 000 militaires en plus des gendarmes et policiers. Nous continuerons à frapper ceux qui nous attaquent sur notre propre sol dans leurs repères. La France est affligée mais elle est forte et elle sera toujours plus forte que les fanatiques qui veulent la frapper[…]>>déclarait en substances, le président Hollande dans son discours de circonstances prononcé après l’attentat de Nice du 14 juillet dernier.

 Mais, les frappes militaires en engendrant de nouvelles attaques ont plongé ces pays dans un cercle vicieux sanglant de représailles ou les attentats deviennent des répliques aux bombardements. Les mesures sécuritaires, loin de résoudre le problème du terrorisme, l’ont plutôt favorisé. Il est donc clair que la solution adéquate réside dans les origines fondamentales du terrorisme et doivent se trouver en dehors des interventions militaires.

Retour aux vraies origines du fléau

Pourra t on vaincre le terrorisme sans comprendre ses causes profondes ? Même si les organisations terroristes apparaissent incohérentes avec des buts flous, une analyse de la situation démontre que cette vague folle qui vise à instaurer un climat d’inquiétude doit être mieux comprise pour être combattue. Qu’est ce qui explique la banalisation de sa vie et de celle d’autrui au point de vouloir l annihiler sauvagement ?

Moyen d’expression politique, le terrorisme opte pour la violence pour sa force d’influence. Il s’agit de s’attaquer aux populations vulnérables pour les inciter à persuader les décideurs politiques. Ce fléau marque l’explosion de la <<bombe à retardement>>composée de revendications sociales longtemps minimisées ou ignorées.

Point n’est besoin de rappeler que le terrorisme puise sa sève de la pauvreté et de l’injustice. Si le terroriste réalise qu’ il peut , à travers son activité, se faire une fortune supérieure a celle qu’ il pourrait avoir dans le cadre économique légal, il est fortement probable qu’ il rejoigne l’organisation. Une population qui croupit dans la misère et se sent marginalisée cède aisément aux promesses de l’extrémisme et n’hésite pas à adhérer aux idéaux terroristes.

C’est le cas au Nigeria du Groupe des Vengeurs du Delta du Niger qui est né du sentiment d’injustice éprouvé par des individus et des régions qui se sentent lésés dans la distribution des bénéfices de la manne pétrolière. Ainsi, les populations déshéritées et laissées-pour-compte, dans l’incapacité de transposer leurs revendications sur le plan politique, soutiennent indirectement les organisations djihadistes. Le niveau médiocre de l’éducation scolaire et la pauvreté intellectuelle dressent également le lit au terrorisme et a l’instrumentalisation des peuples.

Mieux compris, mieux combattu

On comprend alors qu’au-delà des frappes militaires, une réduction de la pauvreté et une amélioration du niveau d’éducation permettront de réduire la violence terroriste. La lutte efficace contre l’extrémisme passera également par un combat impitoyable contre la marginalisation et la corruption de même que la promotion d’une économie croissante et génératrice d’emplois.

 Des projets inclusifs de développements sociaux doivent être mises en place pour rehausser les revenus des populations et encourager l’expansion des classes moyennes afin de fragiliser la capacité d’enrôlement des djihadistes.

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