Faire de Lomé une ville pilote en ce qui concerne les infrastructures routiers
est l’une des priorités du gouvernement togolais. Bientôt les autres villes
vont lui emboîter le pas puisque les périphéries de Lomé sont déjà passées au
peigne fin. Quoi de plus normal après un tour d’horizon des villes des autres
pays de la sous-région.
Initiative louable sinon salutaire car, quel investisseur ou touriste se
sentirait attiré vers un pays dont la capitale présente un triste visage ridé
par les saletés et la poussière, ou un visage dont les boutons d’acné apparents
ne sont que les déchets plastiques et autres ordures qui jonchent les
boulevards et avenues, ou encore un visage cicatrisé par des caniveaux bouchés
et puants, des nid-de-poule au beau milieu des routes. Il est vrai que ces
ennemis de la beauté existent encore en certains endroits mais reconnaissons
qu’ils sont « en voie de disparition » ; car ‘’la lotion de
gommage 100% efficace SOGEA SATOM’’ et ‘’le lait éclaircissant CECO BTP’’ n’ont
pas fini de déployer leurs magies et de faire leurs miracles afin de changer
l’apparence de notre pays.
En parlant de magie, en quittant Agoè ou Adidogomé pour descendre vers
la capitale, on se croirait sur l’Avenue des Champs-Elysées. Surtout la nuit,
ce trajet ne finit pas de procurer un sentiment de fierté et de gonfler notre
orgueil patriotique. Si l’on a la chance de se trouver dans une voiture bien
confortable, cela donne presque l’impression de planer. Mais hélas ! Cette
sensation féérique de bien-être ne sera malheureusement qu’éphémère. Vous
voyez où je veux en venir ? Lorsque sans transition, on passe du paradis à
l’enfer, vous imaginez un peu ce que ça peut faire ? On peut traduire
cette situation en ces mots : ‘’Tomber des nues’’. Le trajet féérique
devient bientôt chimérique. Un vrai chemin de croix ! A défaut de poussière,
c’est dans la boue et les rigoles que les pneus livrent une bataille forcenée
pour trouver leur chemin. Les plaintes des amortisseurs et ressorts fatigués
s’élèvent pour couvrir les insultes et jurons des usagers de cette route qui
n’en a vraiment pas l’air.
Lorsqu’une portion de l’Avenue de
la Victoire – de l’Hôtel Todman à CAP Casablanca – fut prise d’assaut par les
agents de SOGEA SATOM, ce fut un ‘’ouf !’’ de soulagement. Les usagers se
consolent du plaisir de rouler bientôt sur une avenue bien bitumée en acceptant
passivement les déviations. Mais, quelques semaines plus tard, ils se virent
refuser aussi l’accès de la route allant de CAP Casablanca à Shell Togbato
Nyékonakpoè. L’inquiétude gagne alors les esprits en même temps que les
courbatures dérangent les muscles. Il faut préciser que les rues prévues pour
les déviations n’ont pas été remblayées et aménagées à cet effet. Cependant,
puisque le découragement ne fait pas partie des valeurs des togolais, ils ont
accepté cette situation sans une seule plainte et sans rouspéter – du moins,
pas haut et fort - . Mais, ils sont loin d’imaginer que le pire reste à venir.
C’est effectivement ce qui arriva avec la fermeture de la portion allant
d’Attikpa à Todman. A ce stade, ce fut vraiment le comble ! Ils n’en
peuvent plus de faire le double du temps qu’ils prennent d’habitude pour aller
de Attikoumé au Boulevard du 13 Janvier. C’est devenu plus qu’une chimère… Dans
ce chaos, les agents de la Mairie font les jacques-où-es-tu avec les chauffeurs
de taxi pour percevoir leurs 150 F CFA moyennant un ticket sans lequel les
esprits des chauffeurs de taxi ne trouveront pas la paix pour circuler
librement.
« Oui » aux actions,
mais aussi un « Oui » plus sonore et retentissant aux responsabilités
qu’engagent ces actions. Les travaux d’infrastructures, une fois terminés,
rendront notre belle capitale encore plus lumineuse. De cela, tout togolais est
conscient. Mais pendant tout le temps que prendra cette « chirurgie
esthétique », il urge d’aider les usagers à entretenir leur espoir de
circuler bientôt sur l’Avenue de la Victoire. Ce plaisir sera préservé et ils
pourront pleinement en jouir si les pièces de leurs voitures et leurs
articulations sont en bon état.
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