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03 novembre 2016

Barack Obama : Retour sur huit années de présidence



Au soir du 08 novembre prochain, le monde connaitra le nouveau président des USA a l’issue de la présidentielle. Ainsi s’achève l’histoire d’un rêve devenu réalité : l’ère Obama. Pendant huit ans, pour la première fois, un Noir a présidé les destinées de la première puissance mondiale. Alors que le 20 janvier, l Afro-américain passera le témoin a son successeur, que reste-t-il de l’héritage Obama ? Loin d’un simple slogan de campagne, le <<Yes we can>>s’est-il concrétisé ? Analyse….
Image Dan Winters/Nicholas Thompson
 
Le 20 janvier 2009, des millions de téléspectateurs assistent à l’un des évènements les plus historiques du siècle: la prestation de serment du 44eme président américain. Et pas n’importe lequel : un afro-américain ! Beaucoup voient dans le nouveau locataire de la Maison Blanche l’homme d’un renouveau et le porteur de nombreux espoirs. Huit ans plus tard, a-t-il été à la hauteur des attentes ? Entre succès et déceptions, le bilan reste mitigé.

L’éclat inouï d’une présidence

Ces deux mandats n’ont pas été une partie de plaisir pour Barack Obama. Malgré un Congrès hostile à sa politique, le premier président noir des USA n’a pas ménagé ses forces pour exécuter ses projets et promesses de campagne.
Venir à bout d’Oussama Ben Laden a été l’une de ses plus grandes victoires. Pourchassé depuis une quinzaine d’années, l’ennemi public des USA a finalement été abattu sous la présidence d Obama. Le cerveau des attentats du 11septembre 2001 a été assassiné  lors d’une opération américaine menée au Pakistan. L’annonce de son décès réjouira de nombreux Américains qui descendent avec allégresse par milliers dans les rues.

 Homme épris de justice et du respect des Droits de l’Homme, Obama est également le président qui ordonnera la fermeture des centres de détention clandestins de la CIA et l’arrêt des techniques d’interrogatoires basées sur la torture. Ce respect pour les Droits de l’Homme et la cause humanitaire a orienté sa diplomatie qui a plus misé sur le dialogue que sur les conflits.

 Ainsi, lors de son premier mandat, Barack Obama met un terme à l’opération<<Irak Freedom>>en ordonnant le retrait des troupes américaines. 09 ans après le début de la guerre qui a couté la vie a plus de 4000 soldats, le dernier corps habillé quitte le territoire irakien le 18 décembre 2011. Après avoir menacé de frapper le régime syrien qui se sert d’armes chimiques, Obama reviendra sur sa décision et y renoncera pour éviter le <<chaos libyen>>.

La promotion des Droits de l’Homme et sa politique étrangère pacifiste lui ont valu le prix Nobel de la Paix en 2009. Cependant, en septembre 2014, l’ascension fulgurante de l’Organisation Etat Islamique contraindra les forces aériennes américaines a bombarder les djihadistes. Les succès les plus éclatants en diplomatie du siècle sont à mettre à l’actif d Obama. Il s’agit, d’une part, de la normalisation des rapports avec l’ile cubaine.

 En 1961, les deux pays coupent les ponts à la suite de la crise de la Baie des Cochons. L’histoire retiendra qu’Obama a été le premier président américain a tourner la page d’un demi-siècle de tensions. D’autre part, le 44eme président des Etats-Unis a eu le mérite de réussir la signature d’un accord sur le nucléaire iranien le 14 juillet 2015. Après 14 ans de tractations stériles, le pays d Assan Rohani retrouve sa place dans le concert des nations avec la levée des sanctions économiques.

Animé d’un penchant écologiste, Obama a au cours de ses deux mandats, lutté pour la protection de l’environnement et mené de nombreuses actions dans ce sens. Une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre a été prévu à partir de 2012. Elle sera payée par les entreprises selon leur niveau de pollution. Cette taxe, tout en générant des recettes fiscales, sera aussi consacrée a la recherche sur les énergies renouvelables.

 Le triomphe le plus éclatant d Obama a été le volet économique. Sous sa présidence, le taux de chômage est passé de 10% à 4% et le pays affiche de bons résultats depuis le début de l’année 2014. Le bien-être social des Américains a été aussi au cœur de ses préoccupations. En témoignent le <<Patient Protection and Affordable Care Act>> ou <<Obamacare>>, cette vaste réforme  du système sanitaire public qui offre une couverture médicale aux classes moyennes, baisse les couts de santé et améliore la qualité des soins.

 La communication a aussi joué énormément en faveur de la popularité d’Obama. Les Américains ont ainsi découvert, pendant 08 ans, un président<<plus relaxe>> qui fait par exemple des <<selfies>> dans son bureau ou qui met en ligne des vidéos de propagande qui obtiennent des millions de vues et de <<j’aime>>. Toutefois, l’afro-américain, malgré ses exploits, laisse derrière lui, de nombreux déçus qui attendent d’être satisfaits sur certains points sensibles.

Un style de gouvernance qui a essuyé de nombreuses critiques

Pour la plupart de ses détracteurs, Barack Obama a, durant sa présidence, fait montre d’une carence de leadership. Beaucoup lui reprochent sa froideur et son côté<<trop intellectuel>>, fruit de son éducation élitiste qui l’a mis en déphasage de la société. Ces défaillances, ont fragilisé, selon certains, la superpuissance américaine au profit de la Chine et de la Russie, cause du <<chaos au Moyen-Orient>>.

Son ambition de fermeture du camp de Guantanamo et de contrôle des armes à feu se confrontent ainsi au refus du Congrès composé majoritairement d’élus républicains. Pour échapper a ce processus qui handicape son programme, Obama a alors opté pour la voie des décrets présidentiels sans soumission au Congrès. Cette mesure, a été considérée par de nombreux observateurs, comme une violation de la séparation des pouvoirs.


 Mais, les plus déçus de l’ère Obama sont les Afro-américains et les Africains. Les uns, dénoncent son laxisme face à la violence policière envers leur communauté qui a occasionné de nombreux morts et cristallisé les tensions raciales a l’instar des affaires Michael Brown en 2014 et Freddie Gay en 2015. Pour les autres qui espéraient de l’arrivée d Obama, un signe qui propulsera le continent noir dans son élan de développement, le président a plus brillé par ses discours que par les actions. Toutefois, le premier président noir quittera la Maison Blanche plus rayonnant que jamais avec 56% d’opinions favorables.

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