Au
soir du 08 novembre prochain, le monde connaitra le nouveau président des USA a
l’issue de la présidentielle. Ainsi s’achève l’histoire d’un rêve devenu réalité :
l’ère Obama. Pendant huit ans, pour la première fois, un Noir a présidé les destinées
de la première puissance mondiale. Alors que le 20 janvier, l Afro-américain
passera le témoin a son successeur, que reste-t-il de l’héritage Obama ?
Loin d’un simple slogan de campagne, le <<Yes we can>>s’est-il concrétisé ?
Analyse….
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Dan Winters/Nicholas Thompson
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Le 20 janvier 2009, des millions de téléspectateurs assistent à l’un des évènements les plus historiques du siècle: la prestation de serment du 44eme président américain. Et pas n’importe lequel : un afro-américain ! Beaucoup voient dans le nouveau locataire de la Maison Blanche l’homme d’un renouveau et le porteur de nombreux espoirs. Huit ans plus tard, a-t-il été à la hauteur des attentes ? Entre succès et déceptions, le bilan reste mitigé.
L’éclat inouï d’une
présidence
Ces deux mandats n’ont pas été
une partie de plaisir pour Barack Obama. Malgré un Congrès hostile à sa
politique, le premier président noir des USA n’a pas ménagé ses forces pour exécuter
ses projets et promesses de campagne.
Venir à bout d’Oussama Ben Laden
a été l’une de ses plus grandes victoires. Pourchassé depuis une quinzaine d’années,
l’ennemi public des USA a finalement été abattu sous la présidence d Obama. Le
cerveau des attentats du 11septembre 2001 a été assassiné lors d’une opération américaine menée au
Pakistan. L’annonce de son décès réjouira de nombreux Américains qui descendent
avec allégresse par milliers dans les rues.
Homme épris de justice et du respect des
Droits de l’Homme, Obama est également le président qui ordonnera la fermeture
des centres de détention clandestins de la CIA et l’arrêt des techniques d’interrogatoires
basées sur la torture. Ce respect pour les Droits de l’Homme et la cause
humanitaire a orienté sa diplomatie qui a plus misé sur le dialogue que sur les
conflits.
Ainsi, lors de son premier mandat, Barack
Obama met un terme à l’opération<<Irak Freedom>>en ordonnant le
retrait des troupes américaines. 09 ans après le début de la guerre qui a couté
la vie a plus de 4000 soldats, le dernier corps habillé quitte le territoire
irakien le 18 décembre 2011. Après avoir menacé de frapper le régime syrien qui
se sert d’armes chimiques, Obama reviendra sur sa décision et y renoncera pour éviter
le <<chaos libyen>>.
La promotion des Droits de l’Homme
et sa politique étrangère pacifiste lui ont valu le prix
Nobel de la Paix en 2009. Cependant, en septembre 2014, l’ascension fulgurante
de l’Organisation Etat Islamique contraindra les forces aériennes américaines a
bombarder les djihadistes. Les succès les plus éclatants en diplomatie du siècle
sont à mettre à l’actif d Obama. Il s’agit, d’une part, de la normalisation des
rapports avec l’ile cubaine.
En 1961, les deux pays coupent les ponts à la
suite de la crise de la Baie des Cochons. L’histoire retiendra qu’Obama a été
le premier président américain a tourner la page d’un demi-siècle de tensions. D’autre
part, le 44eme président des Etats-Unis a eu le mérite de réussir la signature d’un
accord sur le nucléaire iranien le 14 juillet 2015. Après 14 ans de tractations
stériles, le pays d Assan Rohani retrouve sa place dans le concert des nations
avec la levée des sanctions économiques.
Animé d’un penchant écologiste,
Obama a au cours de ses deux mandats, lutté pour la protection de l’environnement
et mené de nombreuses actions dans ce sens. Une taxe sur les émissions de gaz à
effet de serre a été prévu à partir de 2012. Elle sera payée par les
entreprises selon leur niveau de pollution. Cette taxe, tout en générant des
recettes fiscales, sera aussi consacrée a la recherche sur les énergies
renouvelables.
Le triomphe le plus éclatant d Obama a été le
volet économique. Sous sa présidence, le taux de chômage est passé de 10% à 4%
et le pays affiche de bons résultats depuis le début de l’année 2014. Le bien-être
social des Américains a été aussi au cœur de ses préoccupations. En témoignent
le <<Patient Protection and
Affordable Care Act>> ou <<Obamacare>>,
cette vaste réforme du système sanitaire
public qui offre une couverture médicale aux classes moyennes, baisse les couts
de santé et améliore la qualité des soins.
La communication a aussi joué énormément en
faveur de la popularité d’Obama. Les Américains ont ainsi découvert, pendant 08
ans, un président<<plus relaxe>> qui fait par exemple des
<<selfies>> dans son bureau ou qui met en ligne des vidéos de
propagande qui obtiennent des millions de vues et de <<j’aime>>.
Toutefois, l’afro-américain, malgré ses exploits, laisse derrière lui, de
nombreux déçus qui attendent d’être satisfaits sur certains points sensibles.
Un style de gouvernance
qui a essuyé de nombreuses critiques
Pour la plupart de ses détracteurs,
Barack Obama a, durant sa présidence, fait montre d’une carence de leadership.
Beaucoup lui reprochent sa froideur et son côté<<trop
intellectuel>>, fruit de son éducation élitiste qui l’a mis en déphasage
de la société. Ces défaillances, ont fragilisé, selon certains, la
superpuissance américaine au profit de la Chine et de la Russie, cause du
<<chaos au Moyen-Orient>>.
Son ambition de fermeture du camp
de Guantanamo et de contrôle des armes à feu se confrontent ainsi au refus du Congrès
composé majoritairement d’élus républicains. Pour échapper a ce processus qui
handicape son programme, Obama a alors opté pour la voie des décrets présidentiels
sans soumission au Congrès. Cette mesure, a été considérée par de nombreux
observateurs, comme une violation de la séparation des pouvoirs.
Mais, les plus déçus de l’ère Obama sont les Afro-américains
et les Africains. Les uns, dénoncent son laxisme face à la violence policière
envers leur communauté qui a occasionné de nombreux morts et cristallisé les
tensions raciales a l’instar des affaires Michael Brown en 2014 et Freddie Gay
en 2015. Pour les autres qui espéraient de l’arrivée d Obama, un signe qui
propulsera le continent noir dans son élan de développement, le président a
plus brillé par ses discours que par les actions. Toutefois, le premier président
noir quittera la Maison Blanche plus rayonnant que jamais avec 56% d’opinions
favorables.
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