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07 juillet 2016

Profession de tissage : l’étoffe de l’authenticité et de la créativité africaine




Ils passent leurs journées à tisser des fibres pour confectionner des étoffes. Eux, ce sont les tisserands qui deviennent de plus en plus rares dans la capitale togolaise. Et M. Samuel ZOTORGLO fait partie de ces perles rares qui ont su résister à l’usure du temps.

 
Les professions les plus intéressantes ne sont pas forcément les plus populaires. Sur la rue Oga à Nyekonakpoe(un quartier populaire de Lomé), sous un hangar qui lui sert d’atelier, on remarque un homme assis sur un métier manuel monté sur un cadre en bois. L’air absorbé par son travail, il se livre avec attention à un jeu d’enchevêtrement de fils. A l’aide de gros rouleaux placés au pied du métier, des fils de chaine chargés en bobines sur des bobinoirs s’entrelacent harmonieusement avec ceux de trame fixés en largeur. Par le biais d’une navette qui passe à travers le pas, la combinaison aboutit à un produit magnifique : un textile aux motifs et textures variés. Curieuse situation : ce joli spectacle ne retient pas l’attention des passants peut-être déjà habitués.

M. ZOTORGLO a l’œuvre 

<<Ce travail reflète le savoir-faire et la créativité des Africains. Les étoffes confectionnées sont originales et spécialement africaines. C’est un travail qui a de la valeur et de l’estime>> affirme le monsieur en expliquant sa passion pour le tissage. Une passion qui l’a conduite au Ghana ou il a suivi une formation professionnelle de cinq ans. Dans ce pays, à la différence du Togo, les pagnes occupent une place plus prépondérante dans les sociétés et demeurent incontournables dans les coutumes et traditions. Ils sont au cœur des célébrations et de tous les grands évènements. Les tisserands, loin d’y être des oiseaux rares, pullulent dans toutes les contrées.


<<Pour les Ghanéens, l’étoffe est synonyme de richesse, de royauté, de gloire et de noblesse. Mon vœu le plus ardent est que la profession fasse florès au Togo comme je l’ai observé au Ghana. >>avoue M. ZOTORGLO. A ses côtés, se dresse un autre métier sur lequel un jeune homme s’applique à tisser d’autres textiles.<<C’est mon apprenti. Il m’est d’une grande aide. Le tissage est une tâche qui nécessite concentration et esprit d’attention; et c’est plus facile quand on a des apprentis avec soi.>> reconnait-il.

 
Les belles étoffes tissées
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes diplômés se retrouvent au chômage. Au lieu d’opter pour les métiers du secteur tertiaire aux revenus immédiats, M. Samuel leur recommande l’artisanat :<< C’est un trésor qui s’acquiert au prix de la patience. C’est en recherchant en vain un emploi que j’ai décidé d’embrasser ce métier et je ne regrette rien>>. La plupart de ses clients sont des grossistes qui viennent s’approvisionner essentiellement en écharpes de différentes variétés. Malgré le poids de l’âge, ce père de famille espère encore filer, grâce à cette profession, des jours heureux durant sa paisible vieillesse.


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