Le 1er
décembre dernier, le Togo a célébré la Journée Mondiale de la lutte contre le
SIDA. Le thème retenu pour cette 28eme édition a été <<Éliminons la
transmission mère-enfant au Togo>>. M. Tokiname WALAGAR est psychologue
clinicien au SNSJA(Service National de Sante des Jeunes et Adolescents) et conseiller
psycho-social. Avec lui, nous passons au peigne fin le mal du siècle.
A.A :Bonjour M. Quels sont
les préjugés les plus répandus sur le VIH ?
T.W :Beaucoup sont ceux qui
pensent que le VIH s’attrape seulement par voie sexuelle; alors que le virus se
transmet aussi par voie sanguine et de la mère a l’enfant.
A.A :A présent que nous
connaissons les voies de transmission, que faire pour l’éviter ?
T.W :Pour éviter d’attraper
la maladie par voie sexuelle, il faut se protéger, être fidèle a sa femme si on
est marié et s’abstenir si on est jeune. Au niveau du sang, il faut aussi
prendre des précautions : éviter l’utilisation des objets tranchants souillés
de sang comme les lames, les ciseaux…Au niveau des coiffures, on peut
contracter le virus a partir des tondeuses. Souvent, dans plusieurs salons de
coiffure, il n’y a que 2 ou 3 tondeuses qui passent sur toutes les têtes. Un
cuir chevelu infecté par une blessure à la tête peut contaminer les autres
clients. On recommande a ceux qui ont
les moyens de s’acheter leurs propres tondeuses. Si ce n’est pas le cas,
insistez que le coiffeur nettoie sa tondeuse à l’alcool ou à l’eau de Javel. Il
faut faire très attention avec le sang car tout
sang est rouge et on ne peut à partir de sa couleur ou de son aspect
reconnaitre un sang infecté.
A part le sang, il y a d’autres
liquides fondamentaux qui peuvent abriter le virus. D’abord, le sperme d’un
homme infecté renferme des virus du SIDA. Il peut les transmettre à une
partenaire lors d’un rapport sexuel non protégé.Ensuite, le liquide vaginal
chez la femme infectée. Comme je l’ai dit tantôt, la femme peut aussi
transmettre le virus a l’homme. Il y a aussi le liquide amniotique dans lequel
baigne l’enfant chez les femmes enceintes. La femme infectée peut la
transmettre à son enfant. Nous rappelons
toujours aux femmes qui accompagnent leurs amies a la maternité de ne toucher à
leurs vêtements intimes que si elles sont sures du statut de ces dernières.
Le dernier liquide est le lait maternel. Les mamelons d’une femme infectée
contiennent le virus. Raison pour
laquelle il est déconseillé a une femme d’allaiter l’enfant d’autrui.
Au niveau de la transmission mère-enfant,
il faut que la femme enceinte soit dépistée. Si le résultat se révèle positif,
elle doit être mise sous ARV(Anti-Retro-Viraux) et elle bénéficiera d’un suivi
des sages-femmes et de la PTME(Prévention de la Transmission Mère Enfant)
jusqu’à l’accouchement qui se fait souvent par césarienne.
A.A : A quels types de résultats
peut-on s’attendre après un test ?
T.W :Il faut s’attendre à
toute sorte de résultat puisque celui
qui est sûr de son statut ne viendra pas se dépister. Il faut dire aussi
que parfois le résultat n’est ni positif
ni négatif. Dans ce cas, on parle de résultat indéterminé ou douteux. On
demande alors à la personne de revenir 1 mois pour le contrôle. Il y a également
deux types de négatifs : le faux et le vrai. On parle de vrai quand
l’exposition au risque date d’au moins 30 jours. Celui qui a eu un rapport
sexuel non protégé avec une personne infectée juste hier peut se retrouver avec
un test négatif : il s’agit d’un faux négatif puisque la période
d’incubation du virus est de 30 jours.
A.A :Il peut arriver qu’une
personne déclarée négative dans un centre peut se retrouver avec un test positif
dans l’autre. Comment l’expliquer et que faire ?
T.W :Dans ce cas, il faut un
troisième laboratoire de référence qui doit départager les deux autres. C’est
une situation dangereuse ; c’est pour cela que chez nous, on s’assure
avant de donner tout résultat. Imaginez une personne négative déclarée
positive ; c ;est grave ! Le contraire n’est pas moins
grave ! Mais aujourd’hui, ces genres d’erreurs sont de plus en plus rares.
Le résultat est le même partout ; au Togo ou en Angleterre.
A.A :Après le test, que
dites-vous généralement aux personnes déclarées positives ?
T.W :Je l’ai dit tantôt. Il
faut s’attendre au pire comme au meilleur.
Un résultat positif n’est pas la fin du monde. Si un individu meurt
aujourd’hui du SIDA, cela peut être du a son ignorance et son refus d’accepter
le traitement et le résultat. Il y a plusieurs personnes qui sont sous ARV
depuis des années et qui se portent à merveille. Tant qu’ils prennent les médicaments,
la vie continue. Il y a des maladies qui tuent plus que le SIDA comme le
paludisme, l’hypertension ou le cancer. Avant, on décomptait les jours d’un sidéen,
ce n’est plus le cas.
A.A :Et si c’est négatif ?
T.W :Alors, Dieu
merci ! Il faut toutefois prendre des dispositions puisque ce n’est pas
non plus la fin du monde. Une personne négative peut être déclarée demain positive.
A.A :Quelques conseils pour
le port du préservatif ?
T.W :Tout d’abord, il faut
palper le préservatif dans son emballage. Il est généralement rempli d’air. Si
ce n’est pas le cas, vous avez affaire a un préservatif au latex desséché
puisque l’emballage est troué qui se déchirera vite lors du rapport sexuel. Après le rapport, il faut toujours l’enlever avec un papier mouchoir.
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