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07 décembre 2015

VIH/SIDA :Mieux connaitre et comprendre la pandémie



Le 1er décembre dernier, le Togo a célébré la Journée Mondiale de la lutte contre le SIDA. Le thème retenu pour cette 28eme édition a été <<Éliminons la transmission mère-enfant au Togo>>. M. Tokiname WALAGAR est psychologue clinicien au SNSJA(Service National de Sante des Jeunes et Adolescents) et conseiller psycho-social. Avec lui, nous passons au peigne fin le mal du siècle.


A.A :Bonjour M. Quels sont les préjugés les plus répandus sur le VIH ?
T.W :Beaucoup sont ceux qui pensent que le VIH s’attrape seulement par voie sexuelle; alors que le virus se transmet aussi par voie sanguine et de la mère a l’enfant.

A.A :A présent que nous connaissons les voies de transmission, que faire pour l’éviter ?

T.W :Pour éviter d’attraper la maladie par voie sexuelle, il faut se protéger, être fidèle a sa femme si on est marié et s’abstenir si on est jeune. Au niveau du sang, il faut aussi prendre des précautions : éviter l’utilisation des objets tranchants souillés de sang comme les lames, les ciseaux…Au niveau des coiffures, on peut contracter le virus a partir des tondeuses. Souvent, dans plusieurs salons de coiffure, il n’y a que 2 ou 3 tondeuses qui passent sur toutes les têtes. Un cuir chevelu infecté par une blessure à la tête peut contaminer les autres clients. On recommande a ceux qui ont les moyens de s’acheter leurs propres tondeuses. Si ce n’est pas le cas, insistez que le coiffeur nettoie sa tondeuse à l’alcool ou à l’eau de Javel. Il faut faire très attention avec le sang car tout sang est rouge et on ne peut à partir de sa couleur ou de son aspect reconnaitre un sang infecté.
A part le sang, il y a d’autres liquides fondamentaux qui peuvent abriter le virus. D’abord, le sperme d’un homme infecté renferme des virus du SIDA. Il peut les transmettre à une partenaire lors d’un rapport sexuel non protégé.Ensuite, le liquide vaginal chez la femme infectée. Comme je l’ai dit tantôt, la femme peut aussi transmettre le virus a l’homme. Il y a aussi le liquide amniotique dans lequel baigne l’enfant chez les femmes enceintes. La femme infectée peut la transmettre à son enfant. Nous rappelons toujours aux femmes qui accompagnent leurs amies a la maternité de ne toucher à leurs vêtements intimes que si elles sont sures du statut de ces dernières. Le dernier liquide est le lait maternel. Les mamelons d’une femme infectée contiennent le virus. Raison pour laquelle il est déconseillé a une femme d’allaiter l’enfant d’autrui.
Au niveau de la transmission mère-enfant, il faut que la femme enceinte soit dépistée. Si le résultat se révèle positif, elle doit être mise sous ARV(Anti-Retro-Viraux) et elle bénéficiera d’un suivi des sages-femmes et de la PTME(Prévention de la Transmission Mère Enfant) jusqu’à l’accouchement qui se fait souvent par césarienne.

A.A : A quels types de résultats peut-on s’attendre après un test ?

T.W :Il faut s’attendre à toute sorte de résultat puisque celui qui est sûr de son statut ne viendra pas se dépister. Il faut dire aussi que parfois le résultat n’est ni positif ni négatif. Dans ce cas, on parle de résultat indéterminé ou douteux. On demande alors à la personne de revenir 1 mois pour le contrôle. Il y a également deux types de négatifs : le faux et le vrai. On parle de vrai quand l’exposition au risque date d’au moins 30 jours. Celui qui a eu un rapport sexuel non protégé avec une personne infectée juste hier peut se retrouver avec un test négatif : il s’agit d’un faux négatif puisque la période d’incubation du virus est de 30 jours.

A.A :Il peut arriver qu’une personne déclarée négative dans un centre peut se retrouver avec un test positif dans l’autre. Comment l’expliquer et que faire ?

T.W :Dans ce cas, il faut un troisième laboratoire de référence qui doit départager les deux autres. C’est une situation dangereuse ; c’est pour cela que chez nous, on s’assure avant de donner tout résultat. Imaginez une personne négative déclarée positive ; c ;est grave ! Le contraire n’est pas moins grave ! Mais aujourd’hui, ces genres d’erreurs sont de plus en plus rares. Le résultat est le même partout ; au Togo ou en Angleterre.
A.A :Après le test, que dites-vous généralement aux personnes déclarées positives ?

T.W :Je l’ai dit tantôt. Il faut s’attendre au pire comme au meilleur. Un résultat positif n’est pas la fin du monde. Si un individu meurt aujourd’hui du SIDA, cela peut être du a son ignorance et son refus d’accepter le traitement et le résultat. Il y a plusieurs personnes qui sont sous ARV depuis des années et qui se portent à merveille. Tant qu’ils prennent les médicaments, la vie continue. Il y a des maladies qui tuent plus que le SIDA comme le paludisme, l’hypertension ou le cancer. Avant, on décomptait les jours d’un sidéen, ce n’est plus le cas.

A.A :Et si c’est négatif ?
T.W :Alors, Dieu merci ! Il faut toutefois prendre des dispositions puisque ce n’est pas non plus la fin du monde. Une personne négative peut être déclarée demain positive.

A.A :Quelques conseils pour le port du préservatif ?
T.W :Tout d’abord, il faut palper le préservatif dans son emballage. Il est généralement rempli d’air. Si ce n’est pas le cas, vous avez affaire a un préservatif au latex desséché puisque l’emballage est troué qui se déchirera vite lors du rapport sexuel. Après le rapport, il faut toujours l’enlever avec un papier mouchoir.

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