<<Plus
que quelques jours, plus que quelques mois et Boko Haram ne sera pour vous
qu’un mauvais souvenir>>, voilà le discours mielleux que les
présidents tchadien Idriss Deby et nigérian Muhammadu Buhari ne cessent de
tenir. Alors que le groupe djihadiste continue de faire des ravages, ces chefs
d’Etat sont convaincus de son extermination imminente contrairement aux
populations déboussolées et désespérées.
Certes, Boko Haram semble affaibli. Toutefois, les terroristes , ne prêtant aucune
attention à cet optimisme, multiplient les attentats dans les villes nord-nigérianes
et même au-delà des frontières en ciblant les lieux fortement fréquentés et les bâtiments
officiels. Massacres et enlèvements de populations civiles se succèdent
quasi-quotidiennement.
En plus de recruter de force par
le biais des raids sur des villages entiers, le mouvement islamiste bénéficie
aussi d’un financement important provenant de divers trafics et des taxes exigées
aux populations captives. Les prises d’otages font également partie des
nombreuses stratégies de ces barbares.
Le rapt survenu dans la ville de Chibok le 14
avril 2014 au cours duquel des centaines de lycéennes ont été enlevées est
toujours présent dans les mémoires. Face à ces attaques de plus en plus
violentes, des voix ne cessent de s’élever pour dénoncer avec amertume
l’insuffisance de résistance et la presque résignation qui caractérise l’armée nigériane.
L’incapacité qu’éprouve cette dernière à
venir à bout du groupe djihadiste est difficile à cerner. En effet, en dépit
des efforts louables consentis par de nombreux militaires, le combat se révèle
de plus en plus rude ; ce qui justifie peut-être la thèse de la
corruption. Beaucoup d’observateurs pensent que certains cadres de l’armée
seraient à la solde des terroristes.
Il convient également de rappeler que le
mouvement s’est développé avec la passivité du pouvoir de l’époque. Le régime
de feu Umaru Yaradua a, en réalité sous-estimé l’ampleur des insurrections dirigées
par Mohamed Yusuf, fondateur du groupe alors qu’il avait les coudées franches
pour les étouffer dans l’œuf.
Pour mieux organiser la lutte, une Force
Multinationale Mixte composée de milliers de soldats issus de 5 pays
ouest-africains a été mise en place. Elle a d’ailleurs déjà fait ses preuves en
remportant d’impressionnantes victoires. Mais Boko Haram, qui en mars dernier a
prêté allégeance a l’Organisation Etat Islamiste a vu ses forces de frappe décuplées
et a changé radicalement ses modes d’opération.
Attentats-suicides, attaques
kamikazes perpétrées par des femmes, jeunes garçons utilisés comme
enfants-soldats….sont ses nouveaux visages. En plus, jusqu’à l’heure actuelle,
nul ne connait le nombre exact des islamistes ni assez de détails sur leurs stratégies
d’action. Difficile voire impossible de faire face à un <<ennemi>>,
parfait inconnu qui opte aussi pour la guérilla. Une riposte coordonnée exige également
un financement conséquent.
Rappelons que la Force Multinationale est
soutenue par des contributions nationales qui demeurent insuffisantes. Au vu de
tout ceci, il est certain qu’il faudra encore du temps pour neutraliser Boko Haram.
Oui ! Du temps…….un temps pendant lequel les pauvres populations doivent
encore subir le martyre. Que c’est dommage !
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