La
proclamation des examens de fin d'année donne le coût d'envoi de la concurrence
des établissements scolaires et universitaires sur le marché. Ils prennent
littéralement d’assaut les médias. Des publicités inondent les radios, les télévisions,
la presse et même circulent sur internet. Des espaces d'échanges sont même
crées sur les réseaux sociaux à cet effet. Doit-on pour autant se fier à ces
publicités pour faire son choix ?
Depuis les années 90, les écoles BTS ont fait leur entrée sur la plateforme
éducationnelle du Togo. Certaines ont des programmes de formation bien élaborés
et reconnus par le système togolais, d’autres n’ont d’expériences que le nombre
d’années d’existence, et d’autres encore n’ont rien à offrir que leurs belles
dénominations. Les vacances sont le moment privilégié pour se faire connaitre
et augmenter le nombre de leurs étudiants. A longueur de journées, les spots
publicitaires passent en boucles, les unes plus perfectionnés que les autres,
donnant envie à ceux qui n’ont pas franchi le cap du baccalauréat de se mettre
la corde au cou et à ceux qui ont obtenu ce diplôme tant convoité, un désir
farouche de s’inscrire à toutes ces universités privés en même temps. Stratégie
Marketing oblige, tous les pots-au-rose sont permis pour se faire le plus de « clients »
possible. Commerce organisé indépendamment des volontés, c’est l’occasion rêvée
pour les responsables des organes de communication eux aussi de réaliser de
bons chiffres d’affaires. Tant pis pour les diplômés qui ne pourront s'insérer
dans la sphère professionnelle à la fin de leur formation universitaire dans la
majorité de ces établissements.
Des partenariats avec des universités internationales qui restent à
vérifier, des filières qui n’ont pas de débouchés au Togo, des salles
informatiques virtuelles, des connexions wifi « haut débit » qui
n’existent quasiment pas sinon produits par l’établissement lui-même, des
« avantages » ou « bonus » qui en fin de compte sont
incorporés dans les frais de formation, des bourses qui ne peuvent être
offertes, des stages qui, au lieu d’être offerts comme clamé dans les
publicités, deviennent difficiles à trouver (tellement les stagiaires
« permanents » saturent les entreprises) : une situation bien
embarrassante qui suscite réflexion. Les publicités sont des moyens de dire
tous les mensonges possibles pour attirer de pauvres bacheliers ignorant
l’enjeu des études universitaires et du marché de l’emploi. Pour beaucoup, ces
publicités frôlent l'agacement. Puisque, à voir la prolifération de ces écoles
BTS et le nombre considérable de chômeurs qu’elles déversent dans le
« panier des chômeurs » déjà à ras le bord, on est tenté de se
demander si les écoles BTS constituent vraiment la solution aux problèmes posés
par le système éducatif présent.
Certes, ces établissements universitaires
privés offrent des formations courtes, mais pour quels diplômes ? La
valeur de ces diplômes est-elle reconnue à l’extérieur du Togo ? Les
professionnels qui sont formés trouvent-ils leur place garantie dans le monde
du travail ou sont-ils condamnés à errer à la recherche ne serait-ce qu’un
stage de perfectionnement ? Que deviennent-ils une fois qu’ils terminent
leur formation à coup de centaines de milles de francs CFA ? Autant de
questions sans réponse. Les difficultés que rencontrent ces diplômés sont
suffisants pour se faire une idée de la plupart de ces universités qui poussent
dans tous les coins de Lomé et à l’intérieur du pays. La formation est
importante certes, mais l’épanouissement professionnel mérite beaucoup plus de
considération. Et, cela n’est visiblement pas le souci des responsables de ces
établissements universitaires.
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