Après avoir brillé le ballon aux
pieds, l’ancien champion Lilian Thuram prend la plume pour combattre le
racisme. Rien de mieux que la lecture pour changer les mentalités, réduire les
préjugés, se donner une bonne estime de soi bref, lutter contre l’ignorance. Le
10 Septembre dernier, à l’espace Blue zone à Agoè Cacavéli, un moment
d’échanges a été organisé autour de l’essai « Mes étoiles noires »
avec la présence effective de l’auteur. Empreint d’humour et de convivialité, cet évènement a été riche en couleurs et en
connaissances.
Lilian Thuram au milieu de la Directrice de ''Graines de pensées'' et le Professeur Michel GOEH-AKUE |
Devant une assistance hétérogène
composée d’élèves, d’étudiants, de professeurs de lycées ou d’universités, des
écrivains et de curieux spectateurs, le conseiller culturel de l’ambassade de
France a prononcé un petit discours à 9 heures pour ouvrir la cérémonie.
Ensuite, la directrice générale des Editions « Graines de pensée » a
souligné l’importance de la lecture : Il faut lire, s’imprégner des
connaissances et aller de l’avant, a-t-elle dit. Elle a invité la jeunesse à la
lecture qui est à la base de tout développement humain. Lisez, lisez,
lisez : c’est bon pour l’esprit : c’est par ces mots qu’elle a résumé
et ainsi terminé son intervention. Ce fut alors le tour de Lilian Thuram
d’entretenir la jeunesse fortement représentée à cette manifestation. « Il
faut de l’humilité pour réussir », a-t-il commencé. « Etre en quelque
sorte dans une certaine insatisfaction vis-à-vis de soi-même. Se dire
toujours : « Je suis capable de… ». Après une brève biographie,
il a rappelé les raisons qui l’ont poussé à chercher les origines du racisme
dont il est souvent victime. « Tes ancêtres étaient des esclaves» :
c’est la réponse qu’on lui a donné. Mais il n’est pas resté dans la
victimisation. Il a cherché à savoir ce qu’ont été ses ancêtres avant
l’esclavage et après ; tout persuadé qu’il était que l’histoire des Noirs
n’a pas commencé avec cette page sombre de leur histoire. C’est ainsi qu’il a
découvert l’existence des Noirs qui ont été des héros, des Noirs ayant accompli
des choses extraordinaires. Il en a fait ses repères et de là, ses étoiles. Ainsi,
cet essai de 404 pages pourrait aussi bien avoir pour titre :
« Esclaves hier, étoiles aujourd’hui ». En outre, Lilian Thuram a
exhorté les jeunes à travailler pour sortir le meilleur d’eux-mêmes et utiliser
les armes intellectuelles pour se libérer du conditionnement. L’auteur de Mes étoiles noires a rappelé le crédo de
son ONG, la Fondation Lilian Thuram : voir l’humain en l’autre et prôner
l’égalité entre tous les hommes. Mes étoiles
noires a pour portée d’interpeller chacun quelque soit la couleur de sa
peau, passer par la lecture pour changer la façon de penser, inviter à aller
chercher d’autres étoiles (comme Samory, Béhanzin…) mais aussi rappeler qu’être
noir ce n’est pas toujours être positif. « Il faut savoir dépasser les
nationalités, les frontières, la couleur de la peau, les ethnies » :
furent ses mots de fin. Avec Nelson Mandela, disons que : « l’éducation
est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde ».
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