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06 août 2015

Les prisonniers de la République




Le cas de l’ancien député de la Kozah semble être particulier. Arrêté en 2009 pour tentative d’atteinte à la sureté de l’Etat, Kpatcha Gnassingbe a été condamné en 2011 a 20 ans de prison à l’issue d’un procès dénoncé par les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme. Et depuis lors, plus aucune de ses nouvelles !


Personne ne voulait ou ne pouvait s’informer sur sa situation. Personne ne savait comment il vivait ses journées entre ces quatre murs, comment il se débrouillait pour s’adapter à sa nouvelle condition….Bref, c’est un silence de cimetière qui régnait sur l’état de l’ex-ministre de la Défense. C’est au mois dernier que ses avocats ont de nouveau attiré l’attention sur sa santé fragile qui se dégrade de jour en jour. Une personne plus mince aux pieds enflées qui utilise des béquilles pour se déplacer…voilà à quoi ressemblerait actuellement le demi-frère du Chef de l’Etat qui nécessite, selon ses avocats, une évacuation urgente. Aux dernières nouvelles, il serait hospitalisé au Pavillon Militaire du CHU Sylvanus Olympio de Lomé ou il ne pourra malheureusement recevoir la visite de ses avocats ; disposition tout à fait contraire aux droits de ces derniers.
 Cet entêtement a garder une personne souffrante en prison ne peut se justifier quand on se rappelle le cas d’un autre inculpé dans la même affaire, feu général Tidjani, qui a pu recevoir l’autorisation de bénéficier des soins à l’étranger. Pourquoi l’un et pas l’autre ? peut-on se demander. Le nom de Mr Kpatcha  figurerait-il sur la liste noire des détenus personnels de la République, ces trouble-fêtes ou rabat-joie déclarés <<non-grata>> ?

La même question mérite d’être posée au sujet de Pascal Bodjona. Malgré la disparition de l’émirati Abass des écrans radars et l’<<évasion>> du français Loik le Floch-Prigent, l’ancien ministre de l’Administration Territoriale croupit toujours en prison sans raison valable. Comme dans le cas précédent, les décisions de la Cour de Justice de la CEDEAO sont demeurées lettre morte.
Dans un pays ou les libertés sont bafouées et cèdent leur place aux détentions arbitraires et a la torture, tout ne porte-t-il pas a croire que les discours sur la bonne gouvernance, l’Etat de droit et la démocratie ne sont que des artifices pour soutenir une politique titubante et désemparée ? Nous en reviendrons dans un prochain billet.

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