Admirée auparavant pour ses belles
rues pleines de vie et débordantes d’ambiance, la capitale togolaise resta
longtemps la destination de choix de nombreux touristes. Des différents pays de
la sous-région ou même d’Europe, ils n’attendent que les week-end, congés et
vacances d’été pour découvrir la belle cité. A travers sa propreté impeccable
et l’hospitalité extraordinaire qu’elle offrait, Lomé ne laissait indifférent
aucun de ses visiteurs.
Cependant, depuis plus d’une décennie, l’insalubrité
grandissante et la pollution ambiante mettent à rude épreuve ce secteur
touristique, dégradant ainsi l’image de notre capitale. Cette situation devient
de plus en plus alarmante ces derniers temps. Aucun quartier ne semble épargné.
Partout, c’est le même décor : sachets plastiques jonchant le sol ou
s’offrant une ballade dans les airs, caniveaux bouchés par les ordures ménagères,
nuages de fumées toxiques résultant de l’incinération des ordures, eaux usées
ou déchets des fosses septiques directement déversés dans les caniveaux. Tout
ceci rend irrespirable l’atmosphère dans certaines parties de la ville, surtout
en saison pluvieuse ; peignant ainsi un sombre tableau de notre capitale.
Point n’est besoin de rappeler qu’elle a été longtemps réputée pour sa beauté
et sa propreté. Aujourd’hui, le constat est triste et amer: notre belle ville
se transforme en une gigantesque poubelle. Le cas du quartier Tokoin-Gbadago en
est un parmi tant d’autres. Les dépotoirs sauvages ont réussi à faire de ce
quartier moderne un village de seconde zone.
Selon certains observateurs, cette insalubrité est due au
manque de civisme des citoyens qui ne sont pas assez sensibilisés par les
pouvoirs publics sur leurs devoirs envers la nation. C’est choquant de
remarquer qu’en plein centre-ville, le togolais préfère créer des dépotoirs
anarchiques plutôt que d’utiliser les poubelles installées par la municipalité.
Pire encore, d’autres s’en servent pour évacuer leurs ordures ménagères.<<C’est
le domaine de l’Etat; ce n’est pas ma propriété>>, se plaisent-ils à
dire, oubliant que cet <<Etat>> n’est autre chose que l’ensemble
des citoyens. Un autre argument que brandissent ces citoyens de mauvaise foi et
qui parait valable est la presqu’inexistence des sociétés publiques de vidange
et de collecte des ordures face aux privées qui sont nombreuses aux prestations
souvent très couteuses. <<Nous n’avons pas assez de moyens pour nous
offrir le luxe de recourir à ces sociétés privées ; c’est pourquoi nous
nous débrouillons>>, se justifient-ils.
La défaillance de l’Institut d’Hygiène n’est pas
non plus à passer sous silence. On se souvient dans les années pré
démocratiques de ces descentes inopinées de ses agents dans les artères de la
capitale, contraignant les citadins à observer les règles d’hygiène au risque
de payer des amendes ou de se voir confisquer certains matériels domestiques.
De nos jours, ce service est plus préoccupé par les analyses médicales et les
tests de qualité des produits alimentaires. Toutefois, cela ne demeure pas une
raison valable pour s’adonner à ces genres de comportements inciviques. A une
heure ou le gouvernement fait de son mieux pour redonner a Lomé ses lettres de
noblesse, il est judicieux d’en appeler à la conscience citoyenne pour que
cessent ces pratiques malsaines qui ne font que ternir l’image de notre
capitale.
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