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16 juillet 2015

Lomé baigne dans l’insalubrité

Admirée auparavant pour ses belles rues pleines de vie et débordantes d’ambiance, la capitale togolaise resta longtemps la destination de choix de nombreux touristes. Des différents pays de la sous-région ou même d’Europe, ils n’attendent que les week-end, congés et vacances d’été pour découvrir la belle cité. A travers sa propreté impeccable et l’hospitalité extraordinaire qu’elle offrait, Lomé ne laissait indifférent aucun de ses visiteurs. 

 
Cependant, depuis plus d’une décennie, l’insalubrité grandissante et la pollution ambiante mettent à rude épreuve ce secteur touristique, dégradant ainsi l’image de notre capitale. Cette situation devient de plus en plus alarmante ces derniers temps. Aucun quartier ne semble épargné. Partout, c’est le même décor : sachets plastiques jonchant le sol ou s’offrant une ballade dans les airs, caniveaux bouchés par les ordures ménagères, nuages de fumées toxiques résultant de l’incinération des ordures, eaux usées ou déchets des fosses septiques directement déversés dans les caniveaux. Tout ceci rend irrespirable l’atmosphère dans certaines parties de la ville, surtout en saison pluvieuse ; peignant ainsi un sombre tableau de notre capitale. Point n’est besoin de rappeler qu’elle a été longtemps réputée pour sa beauté et sa propreté. Aujourd’hui, le constat est triste et amer: notre belle ville se transforme en une gigantesque poubelle. Le cas du quartier Tokoin-Gbadago en est un parmi tant d’autres. Les dépotoirs sauvages ont réussi à faire de ce quartier moderne un village de seconde zone. 

Selon certains observateurs, cette insalubrité est due au manque de civisme des citoyens qui ne sont pas assez sensibilisés par les pouvoirs publics sur leurs devoirs envers la nation. C’est choquant de remarquer qu’en plein centre-ville, le togolais préfère créer des dépotoirs anarchiques plutôt que d’utiliser les poubelles installées par la municipalité. Pire encore, d’autres s’en servent pour évacuer leurs ordures ménagères.<<C’est le domaine de l’Etat; ce n’est pas ma propriété>>, se plaisent-ils à dire, oubliant que cet <<Etat>> n’est autre chose que l’ensemble des citoyens. Un autre argument que brandissent ces citoyens de mauvaise foi et qui parait valable est la presqu’inexistence des sociétés publiques de vidange et de collecte des ordures face aux privées qui sont nombreuses aux prestations souvent très couteuses. <<Nous n’avons pas assez de moyens pour nous offrir le luxe de recourir à ces sociétés privées ; c’est pourquoi nous nous débrouillons>>, se justifient-ils.

 La défaillance de l’Institut d’Hygiène n’est pas  non plus à passer sous silence. On se souvient dans les années pré démocratiques de ces descentes inopinées de ses agents dans les artères de la capitale, contraignant les citadins à observer les règles d’hygiène au risque de payer des amendes ou de se voir confisquer certains matériels domestiques. De nos jours, ce service est plus préoccupé par les analyses médicales et les tests de qualité des produits alimentaires. Toutefois, cela ne demeure pas une raison valable pour s’adonner à ces genres de comportements inciviques. A une heure ou le gouvernement fait de son mieux pour redonner a Lomé ses lettres de noblesse, il est judicieux d’en appeler à la conscience citoyenne pour que cessent ces pratiques malsaines qui ne font que ternir l’image de notre capitale.  


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